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Cherche boosteur pour IDE

Economie avril 2014

Cherche boosteur pour IDE

Ces derniers ne représentent que 3,6% de ce que reçoit le Maroc. Ceux de la France accaparent 40%. Le pays n’est visiblement pas un partenaire de premier plan pour les USA bien qu’il y ait un ALE entre les deux.

Le constat est clair! Aujourd’hui, les échanges entre le Maroc et les Etats-Unis ne sont pas équilibrés. C’est en effet le pays de l’Oncle Sam qui profite plus que le Maroc de l’ALE signé entre les deux pays en 2006. «Bien entendu la balance des échanges n’est pas à 100% en faveur du Maroc», avait ainsi déclaré Chandra Brown, sous-secrétaire adjoint au département américain du Commerce, lors de son déplacement au Maroc, mars dernier.
Depuis l’entrée en vigueur de  l’ALE Maroc-USA, les échanges commerciaux ont enregistré une croissance de 244% pour atteindre actuellement 32 milliards de dirhams. Sur ce total, le Maroc importait 30,4 milliards de dirhams et n’exportait que 2 milliards de dirhams (chiffres janvier 2014). En principe, pour compenser les déficits liés à un ALE, il devrait y avoir un flux d’IDE parallèle à celui des flux commerciaux. Le sentiment prédominant est qu’à ce niveau les Américains ne font pas du Maroc une priorité. Cela n’empêche, on enregistre bien une évolution dans le temps des IDE américains qui sont passés de 98 millions USD en 2005 à 131 millions en 2011.
Dans ce lot on retrouve des investissements importants qui se sont fait depuis l’ALE, à savoir celui du leader mondial du papier International Paper, qui a racheté en 2007 la CMCP pour environ 40 millions de dollars.Ou encore en 2012, Kraft Food qui a racheté Bimo pour 1,3 milliard de dirhams.
Ce qui fait du pays une priorité, au moins dans la zone arabe. Ainsi, cette année-là le Maroc est entré pour la première fois, au «Top 5 des marchés arabes» les plus importants pour les Etats-Unis, selon un classement établi par la Chambre Arabo-Américaine de Commerce (Nusacc) sur la base des statistiques officielles des Etats-Unis. Mais comparés aux flux d’IDE français qui, sur la dernière décennie (2003-2012), ont représenté en moyenne plus de 40% des flux totaux d’IDE reçus par le Maroc, les IDE des Etats-Unis au Maroc ne représentent aujourd’hui que 3,6% du total des IDE au Maroc. «Je pense qu’il faut du temps pour équilibrer les relations commerciales, mais les chiffres et les statistiques montrent tout de même du progrès», assure dans ce sens Brown. «Le Maroc est de plus en plus retenu dans les benchmarks des entreprises américaines surtout celles qui ont une vision d’utiliser le Maroc comme plateforme pour l’Afrique, l’Europe et la région MENA», assure de son côté Rabia El Alama, managing director de la Chambre de Commerce Américaine au Maroc (AmCham).

«Il faut du temps pour équilibrer les relations commerciales entre le Maroc et les Etats-Unis.»

Door knock
En effet, pour promouvoir davantage la destination Maroc auprès de ces investisseurs américains, il faudrait réaliser des missions ciblées avec des témoignages d’entreprises américaines déjà installées au Maroc qui peuvent témoigner des différents avantages comparatifs offerts par le pays. «Notamment au niveau de la productivité du travail, l’importance de la proximité géographique et des ALE avec divers pays. D’ailleurs, l’AmCham a programmé une mission ‘Door Knock’ du 22 au 24 avril 2014 pour ses membres visant à promouvoir le Maroc en tant que plateforme d’investissements pour les Américains», explique la DG de l’AmCham.
Aujourd’hui, on compte au Maroc quelque 130 entreprises américaines. Ces dernières  ont investi deux milliards de dollars dans le pays et ont créé plus de 100.000 emplois directs et indirects. «Le profil actuel des investisseurs américains au Maroc est plutôt dans des secteurs de semi-high tech, tel est le cas des entreprises installées dans la Zone franche de Kénitra, Casa Nearshore, Rabat Nearshore et Tanger Free Zone», détaille El Alama. Pour aller davantage de l’avant, l’AmCham et la CGEM ont récemment signé un mémorandum d’entente pour faciliter les investissements et dynamiser l’ALE, en marge de la deuxième édition de la Morocco-US business development conference, tenue les 10 et 11 mars à Rabat. Cet accord s’assigne comme objectif de porter les IDE des Etats-Unis au Maroc à 40 milliards de dirhams à l’horizon 2016 contre 5,2 milliards aujourd’hui. L’accord mise sur de nouveaux secteurs hors ceux traditionnels, notamment les nouvelles technologies, les énergies renouvelables, les infrastructures, l’aviation et l’automobile. Le mémorandum prévoit également le développement de plusieurs actions conjointes en vue de dynamiser l’accord de libre-échange signé en 2006. Il s’agira en effet de se pencher sur les obstacles qui entravent l’accès au marché de part et d’autre, notamment les normes de qualité jugées compliquées pour le marché américain, la taille critique des fournisseurs nationaux insuffisante face à l’importance de ce marché, et l’absence de réseaux directs avec les partenaires potentiels. Quoi qu’il en soit, bien que la présence des entreprises américaines au Maroc soit de plus en plus apparente, les Etats-Unis arrivent très loin derrière la France ou l’Espagne qui sont beaucoup plus présents dans le pays en termes d’IDE. Mais, il sera nécessaire un moment ou l’autre de passer à la vitesse supérieure dans l’optique de faire du Maroc un hub pour attaquer l’Afrique.

Tanger Free Zone en exemple

L’installation des entreprises américaines dans la zone de Tanger Free Zone est un cas d’école qui peut être dupliqué pour le reste du pays. En effet, ces entreprises y ont investi 250 millions de dollars et créé 20.000 emplois directs et autant indirects, selon les données de l’AmCham. Elles opèrent principalement dans l’industrie automobile, comme Delphi qui a installé la première unité de production en 1999 dans la zone industrielle de Tanger, pour la fabrication des faisceaux de câbles et modules électroniques puis une deuxième unité en 2008 dans la zone franche de Tanger. Il y a également Polydesign Systems, qui a établi sa première usine dans la zone franche de Tanger pour produire des pièces de garniture intérieure pour les voitures. «Le succès de ces entreprises et l’avantage comparatif offert par la zone de Tanger ont convaincu plus d’investisseurs américains à s’installer dans la région», assure Rabia El Alama. Cette dernière donne l’exemple de Lear Corporation qui a établi jusqu’à présent 8 usines au niveau national.