une nouvelle ère sociale commence
Les nouvelles orientations de Mohammed VI concordent de plus en plus avec les Objectifs du millénaire pour le développement qui prennent fin en 2030. Une approche orientée valorisation de l’humain est prépondérante.
Ce 30 juillet symbolise le 22e anniversaire de la succession au trône. Une occasion pour revenir sur les réalisations menées dès lors. Il y a près de deux ans, le Roi a initié des chantiers d’un nouveau genre. Des projets qui déclinent en filigrane les objectifs du millénaire pour le développement (OMD). Des chantiers royaux ont d’ores et déjà été lancés avant la survenue de la pandémie tels que le programme Intelaka, en faveur des petits entrepreneurs en mal de financement sans garanties. Quant à l’équité sociale, la crise sanitaire a été un accélérateur. En gestation depuis quelques temps, des chantiers de grande envergure relatifs à la protection sociale ont fini par être actés. Les orientations royales ont pris une nouvelle tournure. En voici les principales réalisations.
Fonds Covid-19, un élan de solidarité
Le Maroc n’a pas attendu que les contaminations atteignent des sommets pour agir. Dès la détection des premiers cas, le roi a ordonné la création d’un fonds de solidarité. Ce fonds Covid-10 doté de 10 milliards de dirhams et auquel les institutions publiques et privées ainsi que des personnalités ont contribué, a permis la prise en charge des dépenses pour mettre à niveau le dispositif médical en termes d’infrastructure. Ainsi, 1.120 lits supplémentaires dont 250 réservés à la réanimation ont été aménagés. Outre le volet sanitaire, le fonds couvre le volet social et économique. En effet, il a servi à venir en aide aux secteurs vulnérables aux chocs induits par la crise dans le but de préserver les emplois et atténuer les répercussions sociales de la pandémie sur la population active. A cet égard, ce sont 5,1 millions de familles qui ont bénéficié des aides financières du fonds. Il a également permis de soutenir 800.000 personnes affiliées à la CNSS en arrêt de travail et 2,3 millions de familles détentrices de la carte Ramed ainsi que 2 millions de ménages non couverts avec une enveloppe de 22,4 milliards de dirhams. Et pour gérer le flux des demandes d’aides, deux portails ont été créés. Cette anticipation a valu au Maroc des éloges à l’échelle internationale.
Vers une équité sociale
C’est dans un souci d’établir une justice sociale et un équilibre économique, susceptible d’améliorer les conditions de vie des citoyens que le monarque a initié le chantier concernant la généralisation de la couverture sociale dont le coup d’envoi a été donné en février dernier. Un moyen efficace pour remettre également à niveau le secteur de la santé qui pâtit d’un manque d’encadrement. Inspiré du modèle indien, le processus sera étalé sur 5 ans avec un calendrier prédéfini du plan d’action de la réforme. Les axes majeurs de ce chantier reposent sur la généralisation de l’assurance maladie obligatoire au profit de 22 millions bénéficiaires supplémentaires dépourvus de couverture sociale d’ici fin 2022. Les allocations familiales concerneront 7 millions d’enfants scolarisés durant les années 2023 et 2024. Le régime des retraites n’est pas en reste. Le chantier royal prévoit l’élargissement de la base des adhérents pour inclure environ 5 millions de personnes, à l’horizon 2025, qui exercent un emploi sans pour autant bénéficier d’une pension. Dans le même sillage, ce système qui s’installera progressivement concerne l’indemnité de perte d’emploi. D’ici 2025, toutes les personnes qui exercent un emploi stable percevront une indemnité en cas de perte d’emploi. Le coût annuel de cette réforme sera de 51 milliards de dirhams dont 23 milliards proviendront du budget de l’Etat.
Campagne de vaccination, un succès avéré
Prévue pour décembre 2020, la campagne de vaccination qui a mis le monde entier en haleine a accusé un retard au Maroc. Ce qui a donné naissance à toutes les formes d’appréhensions et d’inquiétudes quant au prix d’inoculation. Le 28 janvier dernier, le roi a donné le coup d’envoi de la campagne de vaccination en recevant lui-même la première dose mettant ainsi fin à toutes les spéculations. L’annonce d’une campagne de vaccination massive et gratuite a été comme une bouffée d’oxygène pour la population. Dès lors, toutes les dispositions ont été prises pour mener une campagne dans les règles de l’art. Ainsi, pour une meilleure gestion du flux, une plateforme intitulée «Liqahcorona» a été créée et un numéro vert 1717 a été mis à disposition pour la prise de rendez-vous. En outre, 3.000 centres y ont été alloués sur l’ensemble du territoire mobilisant 25.000 personnes. Menée de manière progressive et par tranche d’âge, la vaccination a été élargie à toute la population entre 17 et plus de 75 ans, y compris les étrangers résidant au Maroc. L’organisation opérée avec succès a permis au Maroc, durant les premières semaines après le lancement, de figurer dans le top 10 des pays les plus avancés dans la vaccination dépassant de loin des pays européens. Cette campagne est financée par le fonds spécial Covid-19.
Une souveraineté vaccinale
Le Maroc commence à jouer dans la cour des grands. L’annonce du projet de fabrication et de mise en seringue du vaccin anti-Covid et d’autres, en partenariat avec la Chine, donnera un nouvel élan à l’économie marocaine. Ce projet d’envergure lui permettra également d’être un hub continental dans la production de vaccins. Pour un investissement de 500 millions de dollars, le projet vise à démarrer à court terme avec une capacité de production de 5 millions de doses de vaccin par mois. Une production qui sera démultipliée progressivement à moyen terme. Ce chantier sera réalisé en trois temps. Le premier consiste à assurer la capacité de remplissage en flacons, d’où le partenariat conclu entre le ministère de tutelle, Sinopharm et le laboratoire pharmaceutique marocain Sothema qui mettra à disposition ses installations de remplissage aseptiques pour le vaccin anti-Covid. Dans un deuxième temps, il s’agit de créer un nouveau centre de vaccins et de biothérapies, en vue d’une indépendance sanitaire vaccinale. Le Maroc ambitionne également de développer une production de biothérapies, ingrédients actif mRNA et biosimilaires avec pour objectif de créer un pôle africain d’innovation biopharmaceutique et vaccinale au Maroc. Une nouvelle ère commence.
La formation monte en gamme
C’est sous l’impulsion royale que les Cités des métiers et des compétences régionales, pilier majeur de la nouvelle stratégie de la formation professionnelle, ont pu voir le jour. Après plusieurs réformes vouées à l’échec, le roi est intervenu pour asseoir une feuille de route permettant de restructurer les filières en fonction de leur pertinence sur le marché de l’emploi et la création d’une nouvelle génération de centres de formation au circuit bien tracé. Les chantiers de construction ont d’ores et déjà démarré dans plusieurs régions. Comme la gouvernance fait défaut dans différents secteurs, la nouvelle stratégie adopte un mode innovant. Il sera dévolu à une société anonyme filiale de l’OFPPT, dont la direction est confiée à un professionnel. Le conseil d’administration sera composé de représentants de l’Etat, de la région et des professionnels. Ces futurs espaces privilégieront la formation en milieu professionnel par le biais de l’alternance et l’apprentissage, la maîtrise des langues, l’approche par compétences et les soft skills. Dans le même sillage et conformément aux directives royales, le Maroc se dotera d’un institut de formation professionnelle dans les métiers de l’industrie pharmaceutique. Un répertoire emploi/métier et un référentiel emploi/compétence seront élaborés pour être en adéquation avec les besoins du secteur.
Depuis son ascension au trône, le Roi Mohammed VI a œuvré pour instituer et consolider un large éventail de réformes irréversibles qui engagent le pays sur la voie du développement. Si la vision royale s’est ainsi articulée autour des investissements massifs dans les infrastructures ces deux dernières décennies, aujourd’hui, c’est l’humain qui est au centre des préoccupations.