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Logistique, une affaire de mindset

Enquête juillet 2021

Logistique, une affaire de mindset

On aura compris que la massification influe sur les coûts logistiques, mais pour pouvoir adopter les bonnes pratiques, le mindset y est pour beaucoup, selon Rachid Tahri, président de l’OMCL.

Le Maroc vend l’atout de l’attractivité, et pourtant il reste plus cher que des pays comme le Brésil ou la Chine, pourquoi le Maroc n’arrive-t-il pas à être compétitif ?
Effectivement, des pays émergents comme le Brésil et la Chine affichent des coûts logistiques de l’ordre de 15 à 17% du PIB, a contrario du Maroc qui reste un mauvais élève dans cette épreuve. Il faudrait souligner que 60% des coûts logistiques au Maroc engendrés proviennent du transport routier qui est caractérisé par sa forte atomisation, la dominance de l’informel, et aussi de la vétusté du parc roulant utilisé. Ceci constitue, sans doute, une entrave de taille pour la structuration des mouvements de marchandises sur le territoire national, donc une absence de massification et par conséquent plus de tonnes-kilomètre engendrées. De plus, l’absence d’une offre adéquate en termes de zone logistique pour massification et la persistance du déséquilibre de flux de marchandises inter régions, du fait qu’il n’y a pas encore une culture logistique, chez la plupart des chargeurs marocains, visant surtout la réduction des temps d’attente et l’augmentation de la productivité lors des chargements et déchargements, rendent chers davantage les prix de revient des marchandises. A un moment donné, des consortiums ont été entrepris, sauf que l’expérience a été vouée à l’échec tandis qu’elle a bien fonctionné dans d’autres pays comme l’Italie.
Comment gérer les défis imposés par la pandémie, à savoir la surenchère ?
A l’instar des autres secteurs économiques, le secteur de la logistique a subi les effets néfastes causés par la propagation de la Covid-19, ce qui a mis à plat toutes les difficultés dont souffrait le secteur et notamment la capacité des chaînes logistiques marocaines à faire preuve de résilience face à des chocs pareils. À ce niveau, les entreprises de petite taille, qui constituent la majorité du tissu national des opérateurs logistiques au Maroc et dont la faiblesse financière a été pas mal de fois signalée, sont aujourd’hui dans l’incapacité de résister aux effets causés par cette crise et ce malgré les mesures d’atténuation lancées par l’Etat à leur profit. Et comme ceci n’était pas suffisant, la problématique de pénurie des conteneurs a surgi, ce qui a duit une surenchère concernant le prix du fret à l’export comme à l’import. Étant dans cette situation, les entreprises marocaines, chargeurs et logisticiens, se sont trouvés dans l’étau des grandes compagnies maritimes et dans l’obligation d’accepter des prix imposés par celles-ci allant parfois à 10 fois les prix conventionnels. Ce qui a conduit à une flambée des prix de revient des produits. À mon sens, l’État doit impérativement intervenir, à l’instar des autres pays, pour pallier cette problématique et pouvoir rétablir ainsi la situation de référence en matière des prix de fret pratiqués par les compagnies maritimes.
La e-logistique prend de la dimension dans les entreprises…
Il est évident que la digitalisation est le concept en vogue, vu les potentialités que peuvent offrir de tels outils à l’entreprise en termes de résilience et de gain de temps et d’argent. La fonction logistique de par sa complexité n’en fait pas une exception. Le pilotage des activités logistiques au niveau de l’entreprise à travers des outils informatiques de la gestion des stocks jusqu’à l’automatisation complète des entrepôts est devenu une nécessité. La e-logistique, quant à elle, est fortement liée à l’e-commerce qui est devenu le mode le plus utilisé et préféré des utilisateurs de par le monde.