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La technocratie pour la reprise ?

Economie juin 2020

La technocratie pour la reprise ?

Alors que les scenarii du plan de reprise semblent établis, le débat national a de plus en plus mis en avant un gouvernement de choc face à l’ampleur de la crise. Un choix impossible. Analyse.

«Le Maroc ne se basera pas que sur la dette pour financer sa relance», affirme un haut responsable au ministère des Finances. Lors de la dernière ligne droite de préparation de la loi de Finances rectificative, les scenarii de relance commencent à se préciser pour les acteurs économiques et l’ensemble de l’opinion publique. Les dernières sorties du ministre de l’Economie et des Finances, Mohamed Benchaâboun, devant le parlement puis surtout le conseil d’administration de la CGEM et dont la vidéo a «fuité» donnent aussi cette certitude à qui l’a écouté. En déroulant les mesures et actions que va ou a déjà entreprises l’Etat pour la relance, Benchaâboun a surtout insisté sur les garanties qui vont être accordées par l’État aux banques et aux entreprises pour qu’elles puissent s’en sortir par elles-mêmes. Quand il parle de renforcement de l’investissement public, il précise bien que ça va être ciblé sur des secteurs ayant un fort impact sur l’emploi tout en avançant la clause de la préférence nationale. Cette relance de l’investissement sera surtout financée par des Partenariats publics privés dont une loi vient d’être votée et des fonds dédiés à créer, sûrement en mettant à contribution le Fonds Hassan II. Benchaâboun a ainsi affirmé que «l’investissement public sera renforcé. Il devra s’appuyer sur des mécanismes innovants (…) parce que l’investissement par le biais du budget public ne peut pas aller très loin et que nous sommes obligés de faire preuve d’imagination pour que l’on puisse renforcer ces investissements et qu’ils puissent jouer pleinement leur rôle dans la reprise d’une croissance forte».

État d’exception masqué

Ces principes généraux sont annoncés à quelques jours de la présentation attendue d’une loi de Finances rectificative qui devra prendre en compte non seulement les nouvelles données et hypothèses économiques post-Covid, mais surtout engager le plan de relance de l’économie qui durera au moins entre deux et trois ans. Alors que des estimations sur le coût de la politique de relance circulent dans les médias ou chez certaines organisations parlant de 100 à 200 milliards de dirhams, au niveau des cadres du ministère des finances on préfère rester discret. D’ailleurs le ministre n’a pas pipé mot sur ce qu’impliquent les principes généraux de la reprise pour les finances publiques, ni sur la gouvernance de ses mesures, jusqu’à présent aiguillées par un «Comité de Veille Economique» au statut institutionnel ambigu. Un mutisme qui contraste avec la célérité avec laquelle l’argentier du royaume a demandé et obtenu de manière assez peu orthodoxe l’augmentation des seuils de la dette étrangère directement suivie par le tirage sur les fonds mis à disposition par le FMI au titre de la LPL. C’est à se demander à quoi bon tant de vitesse, puisque les réserves internationales nettes n’ont pas été vraiment affectées par la crise, au contraire elles ont été renforcées, passant de 5 mois à plus de 6 mois. Soit un niveau le plus élevé au moins depuis la mise en place de la flexibilité relative du dirham. En effet, aucune communication ni justification n’a été avancée devant les parlementaires ou l’opinion publique d’une manière générale sur la destination de la dette supplémentaire qui a déjà atteint 4 milliards de dollars supplémentaires en deux mois. «Il faut renforcer la balance des paiements du Maroc pour se protéger en cas de chocs externes, que ce soit sur le dollar ou les matières premières», nous informe un haut cadre au ministère des Finances. Et d’ajouter: «Si on n’a pas de devises on ne peut pas avoir de relance. Il faut que la machine des importations puisse être relancée pour exporter, tout comme les dividendes qui doivent sortir (entre 6 et 7 milliards d’euros). Le choc sur la balance des paiements. C’est le plus grand risque, si on n’a plus de devises l’économie s’arrête. C’est ce qui a déclenché le PAS dans les années 80. C’est le plus gros risque pour une petite économie marocaine qui est ouverte sur le monde». Donc c’est plus par précaution que l’Etat est allé aussi promptement auprès du FMI, et a reconverti une partie de ses capacités de financement auprès de la Banque Mondiale, de la BAD, de l’UE, etc. Une information simple et compréhensible qui aurait pu avoir une adhésion populaire si on avait pris le temps d’expliquer la démarche et les enjeux et non pas imposer des entorses à la vie politique et parlementaire pour faire passer une mesure qui change une partie de la loi de Finances. Un modus operandi qui en a choqué plus d’un: alors que l’on se trouve dans un contexte où toute la nation fournit des efforts face à la crise, on la maintient sciemment dans l’opacité la plus totale, puisque les mesures qu’elles soient économiques, sécuritaires, sociales ou sanitaires sont communiquées presque au jour le jour. Une situation laissant entrevoir que ce sont les technocrates qu’ils soient sécuritaires, financiers ou sanitaires, qui mènent la danse face à un peuple et des politiques (censées le représenter) considérés comme simples spectateurs-cobayes. Des décisions pour lesquelles les politiques et la presse ne sont sollicités que pour assurer le service après-vente pour des technocrates n’ayant aucun compte à rendre, ni aucune explication à donner pour justifier les choix imposés, sinon la confiance en leur «expertise» supposée ou avérée.

Torpeur politique

Le spectacle, justement, du chef du gouvernement face aux parlementaires le 18 mai dernier pour parler du déconfinement et de la relance était à ce propos assez éloquent. Hésitant et vague, sans vision de déconfinement, le Chef du Gouvernement n’a rien apporté de neuf à ce que tout le monde savait déjà. Faisant une revue de presse élogieuse des réalisations de son gouvernement et énonçant des principes généraux de déconfinement largement débattus et assimilés par une population surinformée en cette période de confinement généralisé, Saâdeddine El Othmani a, de fait, tué l’espoir de voir le leadership d’un gouvernement fort face à une crise sans précédent pour ceux qui y croyaient encore. Face à ce vacum politique, symbolisé par le chef du premier parti politique du pays, l’activisme des ministres dits technocratiques, même avec une couleur partisane prise à la va-vite, a fait réagir plus d’un que ce soit dans les salons, les réseaux sociaux ou sur les colonnes de la presse. Les propositions de gouvernement d’unité nationale, de gouvernement «commando», d’un gouvernement de compétences nationales, etc. pour mener la reprise ont acquis une nouvelle légitimité dans un contexte de pré-crise économique. Certes, ce genre de prise de positions n’est pas nouveau et émane souvent des mêmes cercles, mais il n’empêche que la récurrence de ces demandes en ce contexte fait qu’elles sont de plus en plus envisagées sérieusement poussant même le Chef du gouvernement, ses relais médiatiques ou partisans ou même des partis du gouvernement et de l’opposition (comme l’Istiqlal) à se prononcer contre le risque de ce qui est communément appelé dans la littérature politique un putsch institutionnel.   

MHE, le vent en poupe

Face à eux, une opinion publique largement préparée aussi bien par le leadership du ministre des Finances dont les déclarations sont suivies avec beaucoup d’attention que par le rôle de plus en plus prépondérant au niveau médiatique que partisan du ministre de l’Industrie Moulay Hafid Elalamy lequel semble se détacher comme un des plus grands gagnants en termes de visibilité ces derniers mois. Bien qu’il ne soit pas le seul dont l’étoile a brillé, aux côtés d’un Benchaâboun aux manettes des Finances, ou encore de Abdelouafi Laftit et Abdellatif Hammouchi et dans une moindre mesure le ministre de la santé Khalid Ait Taleb avec son directeur de l’épidémiologie et communicant, Mohamed El Youbi, MHE a pu attirer l’attention médiatique qu’elle soit nationale ou internationale, notamment autour de la question des masques et des respirateurs (dont on n’a pas encore vu les prototypes) made in Morocco (voir article de mai 2020, Le mythe des masques). En se positionnant comme porte-drapeau de l’industrie nationale en cette phase critique, et en apparaissant comme un potentiel sauveur de toute l’économie par une rhétorique de patriotisme économique devant aboutir à une réindustrialisation du pays, le ministre de l’industrie a su voguer dans cette période de flou et passer les messages d’espoir et de combativité qui plaisent. En faisant le tour des usines et des centres de recherche, il a donné une image d’homme de terrain comme l’entrepreneur multimilliardaire qu’il est. Certains y voient même l’homme providentiel dont le Maroc a actuellement besoin pour assurer sa relance économique. N’hésitant pas à se mettre en avant, et rappeler à qui veut l’entendre qu’il était le premier à croire, dès son arrivée au gouvernement, à la fin de la suprématie chinoise sur la sous-traitance industrielle, il fait valoir son côté visionnaire et détecteur de tendances à même de repositionner l’économie du Maroc en plein doute. Il a même poussé encore plus loin en glissant le concept d’économie circulaire et décarbonisation de l’industrie comme principales mesures d’adaptation de l’économie nationale dans l’agenda du gouvernement post-Covid. Au niveau partisan, on le voit de plus en plus au centre de l’intérêt de son bureau politique, grillant même la politesse à Aziz Akhannouch, dont la loi 22-20, sous-traitée chez l’USFP, mais à la base portée par le ministère de l’Industrie, a complètement torpillé les chances d’une réémergence politique malgré les nombreuses tentatives aussi maladroites que budgétivores. Les salons de plus en plus déconfinés de Rabat et de Casablanca verraient même dans le golden boy à l’ambition démesurée un potentiel chef de gouvernement de crise à même de prendre le taureau de la relance par les cornes et faire accepter les pires mesures avec sa manière d’adapter les faits à ses propres intérêts et sa capacité à trancher d’une manière brutale. Ces connexions de plus en plus directes avec la CGEM, le placeraient même dans une position de choix pour peser sur les futurs arbitrages du plan de relance.

Toutefois, son imprévisibilité et son manque de loyauté supposée constitueraient une des limites à son ascension (Voir notre article d’avril 2018, les nouvelles ambitions de MHE).

Impossibilité constitutionnelle

Il n’empêche que ces conjectures tombent rapidement à l’eau aux yeux des spécialistes de la Constitution et des observateurs de la vie politique nationale. «Au-delà des noms des uns et des autres, il ne peut y avoir de gouvernement de technocrates sans mettre à sa tête le PJD», tranche le politologue et constitutionaliste Ahmed Bouz. Pour l’auteur de l’ouvrage de référence «Parlement marocain, structures et fonctions: une étude du droit parlementaire marocain», il est impossible d’avoir un gouvernement technocratique sans un chef de gouvernement issu du premier parti arrivé aux élections ou sans passer par un changement de la Constitution de 2011. «L’article 47 de la Constitution est clair sur ce point. Essayer de passer outre serait un putsch constitutionnel, et qui contreviendrait aussi à l’article 1er de la Constitution marocaine qui met le choix démocratique comme étant un choix sacré et irréversible, au même titre que la monarchie, l’islam, l’unité territoriale et le respect des droits humains», affirme le professeur à l’Université Mohammed V. Et d’ajouter: «Il est légitime d’avoir des discussions autour de cette option, et ce n’est pas nouveau, mais celle-ci est impossible au vu de la Constitution actuelle. Il est normal qu’il y ait des ballons d’essai. Partout dans le monde, il y a des establishments qui essaient d’imposer leurs points de vue mais ça ne veut pas dire qu’ils ont le droit de faire ce qu’ils veulent au niveau procédural». Passer outre le choix des urnes nécessiterait le vote d’une proposition de loi constitutionnelle présentée par le roi par un congrès parlementaire où les deux tiers des députés des deux chambres voteraient pour une modification de la Constitution. Ainsi pour le chercheur, «avons-nous besoin d’un gouvernement technocrate alors que l’on vient de changer la structure gouvernementale depuis peu? D’ailleurs tous les postes clés de ce gouvernement sont tous technocrates. De plus, tenter de revenir sur le choix des électeurs ne fera qu’accentuer le discours victimaire que maîtrise le PJD et le renforcerait inéluctablement lors des prochaines élections. Ce parti ne doit en aucun cas entrer aux élections en position de victime ou dans l’opposition, ça serait contreproductif pour les tenants même de l’option d’un gouvernement dit technocratique». Par ailleurs quel serait le coût politique et économique d’une telle mesure? Pour Rachid Aourraz, économiste et membre fondateur du Moroccan Institute for Policy Analysis (MIPA), le principal bailleur de fonds du Maroc au niveau international et son principal partenaire est l’Union Européenne. Le Maroc devra fournir beaucoup d’effort de pédagogie pour convaincre ses partenaires d’un changement de cap politique radical». Et d’ajouter: «Le Maroc paie un prix économique très fort en période d’instabilité politique, c’était le cas en 2011 avec une crise économique profonde, c’était le cas lors du blocage gouvernemental de 2016, où le Maroc a eu son taux de croissance (1,6%) le plus faible de la décennie». Pour lui, des perturbations politiques ne sont pas propices en période de reprise.

L’impasse

Elles viendraient alimenter des perturbations économiques et sociales dont le Maroc n’a pas besoin et le feraient entrer dans un scénario à l’italienne où aucun gouvernement ne tient longtemps. «Le fait que ce gouvernement doit rester est à mon sens réglé car les avantages à le laisser sont plus importants que les inconvénients, par contre la grande question qu’il reste à poser est: le Maroc aura-t-il la capacité d’organiser des élections en 2021? Car, jusqu’à présent nous ne sommes qu’à la porte de la crise, ses effets ne seront patents en termes de croissance, d’inflation, de crise de la demande et de l’offre ainsi que de chômage qu’à partir de la fin de l’année. Ensuite on sera directement en période électorale, où toutes les mesures fortes vont être largement contraintes», affirme Aourraz. Et d’ajouter: «La lutte pour le pouvoir a déjà beaucoup coûté au Maroc ne serait-ce que lors des dernières décennies. Alors que des pays ont pu construire leurs outils économiques ces 20 dernières années comme les BRICS, notamment en attirant les IDE, renforçant leur résilience politique, au Maroc les risques d’instabilité ont justement été alimentés par les ruptures politiques adoptées depuis l’instauration d’un gouvernement technocratique en 2002 et les blocages économiques y afférents, puis les évènements de 2011 et la lutte contre le PJD jusqu’à présent. Pour illustrer son propos, le chercheur cite l’exemple turc: «Les dérives autoritaristes de Erdogan remettent beaucoup moins en cause la stabilité politique du pays que le Maroc. Cela vient du fait que la préférence de sa classe moyenne et en général de sa population va vers le choix de la stabilité, puisque son PIB par tête est passé de 10.000 à 30.000 dollars ces 20 dernières années avec une dynamique politique qui pousse le parti au pouvoir à travailler pour se maintenir. Au Maroc le PIB par tête ne dépasse pas les 9.000 dollars avec une grande partie de la population dans l’informel sans rien à perdre». Cette analyse semble être partagée par Ahmed Bouz qui n’hésite pas à trancher que passer outre un gouvernement constitué de partis n’est pas à l’ordre du jour, et que «psychologiquement, il n’y a pas une très forte conviction d’aller dans ce sens. La situation était beaucoup plus propice en 2016-2017 et ça n’a pas été fait. Au contraire c’est la démultiplication des centres de décision qui créé de l’ambigüité dans la responsabilité. La situation actuelle vient du fait que nous n’avons pas une majorité claire et responsabilisée ni une opposition effective qui crée une dynamique politique claire avec une offre politique face à une autre alternative. Cette situation fait qu’on évoque des mesures dont les conséquences sont incalculables et les coûts trop élevés».

Alors que tout le monde s’attend à des mesures fortes et que le gouvernement semble avoir perdu la main face à l’urgence de la situation, les rumeurs incessantes depuis plusieurs mois sur des changements dans les hauts cadres de l’Etat et du gouvernement sont autant de symptômes d’une très forte attente dans le changement profond des modes de gouvernance. Des changements qui ne peuvent qu’être politiques sont donc souhaités voire attendus. Mais quels en sont les contours, pour quel terme et selon quelles procédures? Des questions qui restent aujourd’hui posées alors que nos voisins européens semblent avoir pris le pari de renforcer leur processus d’intégration profitant de la catastrophe économique annoncée pour provoquer un choc politique irréversible qui transformera sûrement le mode de gouvernance de l’UE, l’ordre de ses priorités et ses relations avec son voisinage. Ces questions restent aussi posées au moment où la commission pour le nouveau modèle de développement doit présenter leurs recommandations, y compris d’ordre institutionnel.

Les principes de la reprise actés
Selon diverses sources contactées par Economie Entreprises, les scenarii de la reprise sont déjà tracés mais sans budgétisation précise. Celle-ci dépendra des projets et mesures mis en place dépendamment des arbitrages adoptés. Tout d’abord le gouvernement a opté pour laisser filer le déficit bien que ses ressources soient très impactées. Toutefois, selon un haut cadre du ministère des Finances, le déficit ne doit pas dépasser les 8 à 9% pour sauvegarder la crédibilité de l’État. Selon Mohamed Benchaâboun, le Covid coûte aux caisses de l’État près de 500 millions de dirhams par jour. Il coûte par ailleurs à l’ensemble de l’économie près de 1 milliard de dirhams en termes de valeur ajoutée par jour. Le financement de l’État se fera donc surtout à travers des PPP, et des financements innovants, et peu de dette. L’autre levier est le financement bancaire. «L’État va encourager les banques à donner du crédit à travers les mécanismes de garantie et de refinancement. L’élargissement du plan Intelaka à d’autres types d’entreprises ainsi que le renforcement des fonds propres des entreprises sera aussi effectué», affirme une source proche du CVE. La grande inconnue de ces mécanismes est le rôle de la banque centrale. «Nous avons besoin d’une monétisation de la dette à travers de la quantitative easing: la stratégie des petits, pas adoptée par la banque centrale, a été très bonne dans d’autres contextes, mais aujourd’hui, il faut réagir vite et très fort», affirme ainsi une de nos sources. Des pressions seraient exercées sur la banque centrale pour qu’elle lâche du lest en mettant en place des mesures pour faire tourner la planche à billets en rachetant sur le marché secondaire des bons du Trésor aux institutionnels mais aussi en faisant un effort supplémentaire sur les taux d’intérêts. Car il y a urgence selon notre source: «Il y a des secteurs très soutenus ailleurs dans le monde et si nos secteurs sont fragilisés on va être inondés par les importations car il va y avoir une suroffre mondiale». Le plus grand risque c’est ainsi d’assister à des faillites en cascade dans les structures productives qui empêche toute relance dans le moyen et le long terme. C’est ce qui est appelé en économie l’effet d’hystérèse. «En cas de plusieurs faillites, l’appareil productif va perdre 5 à 10% de ses capacités. Et ce sont des capacités qui peuvent être perdues pour 5 à 10 ans. Ce qui se reflète sur le capital humain avec des taux de chômage d’équilibre trop hauts. La croissance potentielle est ainsi impactée et se situera à 2-3% au lieu des 4-5% prévus. Ce qui impactera la croissance conjoncturelle», affirme notre source au ministère des Finances. Et d’ajouter: «Tout le monde doit activer tous les leviers à sa disposition. Le coût de la relance doit être partagé avec des dispositifs massifs».