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Le financement, cet accélérateur?

Dossier novembre 2019

Le financement, cet accélérateur?

Au final, l’arrêt du taux zéro aurait eu un impact marginal sur la commercialisation des voitures, néanmoins les solutions de financement demeurent importantes pour y accéder.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la suppression du taux zéro chez les sociétés de financement n’a pas mis un coup de frein aux ventes de voitures. C’est ce qu’affirme Adil Bennani, président de l’AIVAM. Selon le professionnel, «le taux zéro n’est pas supprimé puisque plusieurs marques le proposent». C’est ce que confirme un autre opérateur de la place sous couvert d’anonymat en précisant que ce sont désormais les concessionnaires qui le prennent en charge se substituant ainsi aux sociétés de financement qui sont les seules à être concernées par l’arrêter. Il précise néanmoins que les conditions pour pouvoir en profiter sont un peu plus contraignantes que ce qu’imposaient les sociétés de financement....Retrouvez l'intégralité de l'article dans le Numéro chez votre marchand de journaux Ou achetez la version digitale

Ainsi, pour y avoir accès, il faut avancer 60% à 70% du montant comme apport et s’engager sur une durée de crédit de 2 à 3 ans au moment où les sociétés de financement exigeaient un apport de 30% à 50% et accordaient une durée allant jusqu’à 5 ans. L’APSF contacté par EE pour mesurer l’impact de cette décision sur les ventes des crédits auto s’est refusée à tout commentaire, nous renvoyant vers son site web, dont les statistiques ne donnent pas un niveau de détails plus avancé. C’est ainsi que les crédits de consommation pour acquisition de véhicules (qui peuvent être à la fois de tourisme et utilitaires) ont avancé de 2,6% sur le premier semestre de l’année en cours, après une croissance de 12,2% sur toute l’année 2018. Pour le président de l’AIVAM, l’impact que peut avoir la décision des sociétés de financement de mettre fin à la LOA à 0% est un renchérissement du crédit mais «cela n’annule pas la demande. Il la restructure. Celui qui a besoin d’une voiture, achètera une voiture». La personne va juste descendre d’une gamme pour rester dans la mensualité qu’il peut se permettre. De plus, ajoute Bennani, «les taux n’ont pas augmenté du simple au double. Pour un véhicule moyen de 200.000 dirhams, le coût total du véhicule à payer va augmenter d’environ 12.000 à 15.000 dirhams. Ce n’est pas ça qui va le dissuader d’acheter son véhicule». Un point de vue également partagé par Hasna Sidmou, chercheuse-consultante en management des organisations, dont les travaux portent sur l’impact des mutations technologiques sur le secteur automobile, qui estime que «la voiture représente toujours un besoin imminent pour le consommateur. Peut-être que les attentes et les besoins, au niveau des fonctionnalités surtout, peuvent différer selon les budgets mais pas au point de renoncer à l’achat d’une voiture, surtout  avec les modèles entrée de gamme, accessibles de plus en plus à plusieurs catégories socioprofessionnelles». Sachant que 62% du financement des acquisitions de voiture se fait par crédit ou une formule de location, selon le nouvel opérateur de la LLD Badeel (voir interview de son DG Abderrahim Sidqui), des formules de financement seront toujours nécessaires pour l’essor de la voiture. D’autant plus que l’âge moyen de l’acheteur de véhicules neufs au Maroc est de 43 ans toujours selon Badeel, alors qu’il était de 35 ans en 2014 (selon une étude de Flanders, agence de promotion de la région flamande en Belgique). Une situation qui ne peut être expliquée que par la faiblesse des revenus à un âge inférieur, le prix moyen d’achat d’un véhicule neuf étant en progression de 10%, à 225.000 dirhams.