«La voiture reste une nécessité au Maroc»
Au Maroc comme dans le monde, les mutations sociales impactent le rapport aux voitures.
Eclairages avec Abderrahmane Sidqui, DG de Badeel, opérateur de LLD.
La société marocaine est une société qui associe la réussite sociale à l’acquisition d’un logement et d’une voiture. Ce postulat continue-t-il d’être une réalité ou assistons-nous à une mutation de la société?
Ce constat reste une réalité même si nous assistons à des mutations sociales et technologiques fortes qui participent à la transformation de la société et de la mobilité. La superficie des habitations se réduit, l’aménagement de nos intérieurs évolue, de nouvelles zones résidentielles et centres urbains se développent à la périphérie des villes, la technologie, autant celle de la motorisation des véhicules qu’embarquée, progresse et se transforme… Toutes ces évolutions font que même si le postulat de départ se maintient, il n’en est pas moins qu’il évolue aussi.
La mobilité étant toujours une nécessité, l’offre de transport en commun ou encore le partage arrivent-ils à se substituer à la voiture?
La voiture reste une nécessité au Maroc. Ailleurs dans le monde, les nouveaux modes de mobilité douce, collaborative ou les réseaux de transports en commun se développent certes, mais les usages que nous constatons révèlent que la mobilité devient composite, mixte. Prenons un exemple: la personne sort de chez elle, accompagne ses enfants à l’école dans sa voiture, dépose celle-ci dans un parking, prend un transport en commun ou partagé, utilise une trottinette électrique pour rejoindre son travail. Le soir elle effectue le chemin inverse pour récupérer ses enfants, sa voiture et rentrer chez elle. Le week-end elle utilise sa voiture pour faire ses courses, faire des sorties ou des voyages en famille… Donc, elle utilise tout de même sa voiture.
Quelle est la place de la location dans ce besoin de mobilité? Son développement pourrait-il avoir un impact sur les acquisitions de voitures?
Le taux de pénétration de la location longue durée est uniquement de 10%, cela veut dire que nous en sommes uniquement au début et le potentiel de développement est bien là. Toutefois les formules actuelles de location répondent-elles à tous les besoins du consommateur marocain? Nous estimons qu’il y a des besoins émergents pour lesquels il n’y a pas d’offres adéquates sur le marché marocain. Chez Badeel, nous pouvons y apporter une réponse avec des offres claires, inédites et adaptées permettant à nos clients de changer de véhicule tous les 15 mois, de disposer d’un service premium généralisé et d’un fleet management sans supplément pour les entreprises, avec à la clé une formule de location, dite Feeyz, et une formule de propriété au terme du contrat dite Emteelak.
Dans sa globalité le marché marocain est-il plus porté sur l’acquisition ou bien l’usager préfère se débrouiller avec les solutions de transport en commun?
Pour le moment, l’automobile reste le moyen de transport favori des Marocains et l’acquisition le mode d’accès préféré et cela est aussi dû au faible niveau de développement des transports en commun. Néanmoins, les tendances constatées à travers le monde font état d’un recul de la propriété face à la location. Par ailleurs, la mobilité douce s’installe également. Souvent combinée à la voiture et/ou aux transports en commun.
Assistera-t-on à de moins en moins de demandes pour les voitures?
Le développement urbain qui excentre de plus en plus les habitants des grandes villes et le manque, actuellement, de réseaux de transport en commun performants font que la mobilité se cristallise encore autour de la voiture. Peut-être que l’évolution se fera davantage sur le mode d’accès à l’automobile. L’offre Badeel répond à ces évolutions.
Les Marocains sont plus enclins à acquérir des voitures d’occasion que celles neuves. Croyez-vous que c’est une tendance qui perdurera?
Certainement. Il est clair que cette tendance est appelée à perdurer, même si le taux de l’occasion se réduit de plus en plus. Mais peut-être qu’à l’avenir ce marché connaîtra également des évolutions.