MarinaBay, un modèle d’Asset Light
L’ex-Rif Tanger, l’un des plus emblématiques hôtels tangérois, fait peau neuve. Atlas Hospitality Morocco en détient la gérance. Une technique alternative qui permet de se développer en privilégiant le «non propriété». Zoom sur ce contrat de gestion.
Dans le cadre de son positionnement sur le segment de l’hôtellerie d’affaires, et suite à sa joint-venture avec le tour-opérateur allemand FTI, dont l’objectif est d’atteindre un parc hôtelier de sept clubs à l’horizon 2021 entre Marrakech et Agadir, le groupe hôtelier Atlas Hospitality Morocco (AHM) a rénové l’ex-Rif Tanger, qu’il loue en gérance depuis 2009.
Bâti dans les années 1930 par Victor Hess qui était un collectionneur suisse féru d’art et de peinture, cet établissement a été l’un des premiers hôtels de prestige construits dans la ville du détroit, offrant une vue à la fois sur la Marina et la Médina. Quarante ans plus tard, l’immeuble fut repris par la famille Sefrati, associée à la famille Hmidouch. L’édifice fut rénové par le cabinet Chakib Jaidi, dans un style patchwork oriental et prit le nom de Marina Bay Grand Socco Tanger. Des travaux qui ont duré 8 mois, pour un budget «de quelques millions de dirhams», nous rappelle Samir Kharroubi, directeur général de l’hôtel. D’ailleurs, selon lui, l’objectif de cette rénovation est de surclasser cet hôtel le faisant passer d’un hôtel de circuit à une boutique hôtel business, tout en restant fidèle à son cachet historique et en rendant hommage à toutes les personnalités qui y ont marqué leur passage, notamment Churchill, Paul Bowles, Jean Genet, Ingrid Bergman, Roger Moore, Jean Claude Van Damme… De ce fait l’hôtel, s’élevant sur six étages, avec 121 chambres et 11 suites, a été repensé pour répondre aux attentes des clients d’affaires tout en restant adapté aux séjours de loisirs.
Généralement, afin de promouvoir leur stratégie d’expansion ou encore faire face à une crise, de nombreux groupes hôteliers favorisent le modèle d’Asset Light, notamment pour conquérir de nouveaux terrains au niveau national ou international. Détenant une trentaine d’hôtels d’affaires et de loisirs à travers le Royaume avec près de 2.500 collaborateurs, le groupe AHM dispose d’une capacité de 4.600 chambres, soit près de 2 millions de nuitées par an, réparties sur les différentes villes du pays. Le groupe hôtelier dispose de nombreuses marques telles que Relax Hotels, Labranda Resorts, Atlas Hotels, The View Hotels… Ce qu’il faut savoir, c’est que cet hôtel est à son deuxième contrat de location-gérance d’une durée de 10 ans. «Le premier contrat ayant été signé en 2009 pour la même durée», nous explique le directeur de l’hôtel. Ce type de contrat de gestion hôtelière, entre le contrat de mandat et le contrat d’entreprise, consiste, pour les deux familles tangéroises propriétaires de l’hôtel, à en confier la gestion à Atlas Hospitality, opérateur hôtelier dont c’est le cœur de métier. Ce dernier exploite l’hôtel en utilisant sa marque et son savoir-faire ainsi que sa centrale de réservation et ses programmes de fidélité, de ventes ou encore de marketing. Sans surprise, les géants de l’hôtellerie favorisent les contrats de management ou de franchise. Cette logique financière prend de plus en plus une place importante au sein de la politique des groupes hôteliers. En effet, ces groupes doivent faire face à de nombreuses contraintes opérationnelles. Ainsi, avec le besoin grandissant en développement des hôtels, l’Asset Light semble devenir le meilleur modèle alternatif. Cette politique permet aux groupes hôteliers de privilégier la gestion à la propriété et ainsi mettre à profit d’autres axes stratégiques.