fbpx

Riches, côté régions

Dossier décembre 2013

Riches, côté régions

Des fortunes accumulées dans la discrétion totale et parfois dans l’illégalité

Le développement de certaines régions avec l’enrichissement d’une frange de sa population révèle que la richesse connaît également une sorte de régionalisation dans sa répartition. Et qu’il existe aussi des spécificités régionales de la richesse avec la discrétion du riche du Sud et de l’Oriental et la luxure du riche du Centre. Ainsi, des régions comme le Nord et l’Oriental connaissent aujourd’hui l’émergence d’une nouvelle classe de riches, dont l’activité économique reste difficile à définir. Les dépôts bancaires sont de bons indicateurs de cette prospérité régionale. Le groupe Banque Populaire révèle dans ses résultats financiers 2012 que l’Oriental représente les plus grands dépositaires alors que la région n’est pas spécialement connue pour  des activités industrielles ou économiques florissantes. En effet, il existe des secteurs où il est difficile de limiter les contours de la richesse et d’en définir avec précision les sources. Le commerce, la contrebande ou l’agriculture sont des secteurs par exemple où il est possible de cumuler des fortunes, sans pour autant que celles-ci ne soient fiscalement visibles. Ces fortunes se reflètent sur la région à travers la prospérité de l’immobilier, l’apparition de petites sociétés appartenant à la même famille mais opérant dans différents secteurs et qui restent opaques et fermées aux capitaux étrangers. Les habitudes de consommation diffèrent d’une région à une autre, certes, mais la discrétion reste parfois la règle d’or. Alors que ce type de richesse a évolué pendant longtemps dans la discrétion, désormais, les yeux de l’Etat à la recherche de nouvelles sources d’impôts se tournent vers cette population. Car pour l’Etat, la richesse est à taxer.

Taxer la richesse
Certes, la taxe sur la richesse ne trouve pas son chemin dans la Loi de Finances, mais les tentatives sont là et se précisent de plus en plus. La levée de l’exonération dans le secteur agricole est la première dans une longue série de propositions. Pour la Loi de Finances de 2014, les amendements proposés par la majorité parlementaire pour le projet de budget 2014 accordent une bonne place pour des taxes sur les richesses. Ainsi l’achat des voitures de luxe sera taxé avec des taux variant entre 5% à 20% du prix d’achat. Ce dernier varie, lui, entre 400.000 et plus d’un million de dirhams. La majorité propose également une taxe de 400 dirhams sur les billets d’avion pour la classe affaires. Ces taxes sont censées aller pour alimenter le fonds de cohésion sociale, qui finance une grande part du Ramed, ce qui rejoint la philosophie de partage des richesses pour une meilleure cohésion sociale.