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Un fort potentiel d’expansion

Dossier octobre 2012

Un fort potentiel d’expansion

Avec l’arrivée de plusieurs autres acteurs opérant dans différents autres domaines, Jorf promet de devenir un hub industriel d’envergure.    

Avec le développement de l’OCP dans la région, d’autres industries sont venues s’implanter. Et ceci ne risque pas de s’arrêter. En effet, Said Qabil, directeur chargé du développement durable de l’OCP au site de Jorf Lasfar, assure que «la région pourra toujours accueillir une capacité additionnelle d’industries lourdes surtout avec l’extension du port qui viendra conforter le développement de la région». D’ailleurs, mis à part la présence des opérateurs nationaux, tels que la Sonasid, JLEC et d’autres, la région dispose toujours d’un grand potentiel pour accueillir de gros industriels internationaux.

JLEC, le fournisseur de l’électricité
Par ailleurs, tout au long des vingt dernières années, plusieurs nouvelles industries se sont greffées à l’OCP. L’un des grands investissements et sans doute l’un des plus marquants aussi est sans conteste la station thermique de Jorf Lasfar. Fondée en 1997, Jorf Lasfar Energy Company (JLEC) se positionne comme un acteur majeur du secteur de l’énergie du Maroc avec un apport énergétique couvrant plus de 44% de la demande nationale et 25% de la capacité installée du Royaume. La création de JLEC dans la zone de Jorf Lasfar n’est pas fortuite, c’est tout d’abord une vision de l’Etat de créer un pôle industriel aux normes internationales au niveau de la région d’El Jadida. Mais aussi parce que «les conditions y sont propices: région en développement, infrastructures, Jorf Lasfar est une zone stratégique proche des grandes villes, qui bénéficie d’une proximité avec le port de Jorf Lasfar et de la voie ferrée, la proximité avec la mer est aussi propice aux installations des unités de production, le sol est également rocheux et stable du point de vue sismique», déclare Abdelmajid Iraqui Houssaini, président-directeur général de JLEC. Au-delà du fait d’être la plus grande centrale thermique à charbon de la région Mena et le premier producteur indépendant d’électricité au Maroc, JLEC a poursuivi sa stratégie de développement à travers un projet d’extension de la Centrale thermique avec deux nouvelles unités de production d’électricité. JLEC 5&6 s’inscrit dans le Plan de Développement Energétique du Royaume avec pour principal objectif de répondre, dans les délais optimaux, aux besoins de l’Office National de l’Electricité et de l’Eau Potable (ONEE) en moyens de production afin de sécuriser l’approvisionnement du pays en électricité.  Avec un investissement global de 1,6 milliard de dollars, soit 13 milliards de dirhams, le projet JLEC 5&6, d’une capacité de 700 MW, se veut un projet d’envergure et relevant tous les défis. Son objectif est de porter la capacité totale de la centrale thermique à 2.056 MW. Ce projet est en cours de réalisation par le sud-coréen Daewoo E&C, il a aujourd’hui atteint un pourcentage de 69% de réalisation. Par ailleurs, la mise en service des unités 5 et 6 est respectivement prévue pour décembre 2013 et avril 2014.

Toutes les conditions sont propices pour que la zone de Jorf Lasfar accueille de plus en plus de secteurs à forte valeur ajoutée.

De nouvelles industries voient le jour
Au-delà de l’industrie éclectique développée par JLEC, de nouveaux projets d’envergure sont en train de voir le jour. Le Parc industriel de Jorf Lasfar continue de prendre de l’ampleur. Après la mise en service de la première tranche (259 hectares) en 2010, le développeur-aménageur MedZ, filiale de la CDG, s’apprête à lancer les travaux de la deuxième tranche prévue sur 245 hectares. La première phase aurait nécessité 5 milliards de dirhams d’investissement. L’objectif est de mettre en place une offre d’infrastructures et de services répondant aux standards internationaux, au sein de plateformes industrielles intégrées dédiées et pouvant bénéficier du statut de zones franches selon leur secteur d’activité. Une trentaine d’entreprises ont déjà signé les contrats de vente. La majorité des industriels qui ont choisi de s’installer dans le parc de Jorf Lasfar opèrent dans les métiers cibles du projet, à savoir la chimie, la parachimie, la métallurgie et la logistique.
S’ajoutera à ce grand chantier un nouveau secteur, la société AE Photonics Maroc, filiale du groupe allemand AE Photonics, spécialisé dans l’intégration des centrales photovoltaïques, qui a récemment annoncé l’installation d’une unité de panneaux solaires photovoltaïques à Jorf Lasfar. Etendue sur une superficie de 15 hectares, la nouvelle unité nécessitera un investissement de près de 200 millions de dollars. Elle démarrera ses travaux en fin 2012. A terme, le projet permettra la création de 750 postes d’emploi. D’autres annonces ont été faites quant à la réalisation d’une raffinerie de pétrole à Jorf Lasfar, censée être réalisée par le groupe Akwa, mais qui présente toujours des zones d’ombre.   

Quid de l’environnement?
Toutefois, avec tous ces projets à haute valeur ajoutée pour la région, on se demande ce qu’il en est de l’environnement et du développement durable. En ce qui concerne le hub chimique de l’OCP, outre une économie des coûts en matière du transport des phosphates, le projet du pipeline aura un effet positif sur l’environnement. Pour Said Qabil, «ce nouveau mode de transport va permettre une réduction des émissions de gaz à effet de serre estimées à  900.000 tonnes de CO2 par an». Le séchage des phosphates à Khouribga, nécessaire au transport du minerai par train, et qui consomme énormément d’énergie sera abandonné et sera limité à Jorf Lasfar aux seules quantités exportées. D’autre part, l’économie d’eau atteindra 3 millions de mètres cubes d’eau par an pour une production de 38 millions de tonnes de phosphates à l’horizon 2020. Les besoins supplémentaires pour les usines chimiques seront satisfaits par la production de l’unité de dessalement d’eau de mer de Jorf Lasfar. Cette unité sera mise en service en 2014, pour un investissement réalisé par l’OCP, de 2,7 milliards de dirhams. En tout cas selon le groupe phosphatier, les effets négatifs du dessalement de l’eau de mer ont été  pris en charge, notamment  l’impact du rejet des saumures sur l’écosystème marin et l’accroissement de la consommation énergétique.

Daewoo E&C contribue à l’émergence de Jorf

Daewoo E&C a en ce moment deux projets en cours sur Jorf Lasfar, quel est l’historique de vos projets au Maroc?
Le nom de Daewoo est connu au Maroc depuis les années 90. Dans le temps, le groupe Daewoo possédait l’hôtel Hilton à Rabat, il avait également des projets d’investissement au Maroc. Mais malheureusement à cause de la crise économique qui a ravagé l’Asie à la fin des années 90, nous avons dû arrêter nos projets d’investissement à l’étranger. En 2010, nous avons signé notre retour sur le marché marocain avec le projet de centrale thermique de Jorf Lasfar unité 5&6 clé-en-main (EPC Contract). Ce projet de centrale thermique qui sera opérationnelle en 2014 joue un grand rôle dans le domaine des infrastructures au Maroc, notamment au niveau de la satisfaction de la demande croissante d’électricité. En 2012, nous avons remporté l’appel d’offres de la réalisation du projet de ODI General Contractor Package P1 et P3, ce qui va nous permettre de nous implanter davantage dans le marché marocain. Donc, nous, Daewoo E&C, estimons rapporter une grande contribution pour le développement de la zone industrielle de Jorf Lasfar dans l’avenir.

Quelle est la stratégie de Daewoo E&C au Maroc?
En tant que le leader mondial d’EPC (Engineering, Procurement, Construction), nous sommes présents dans les 24 pays, notamment en Afrique comme le Maroc, le Nigeria, la Libye et l’Algérie. Par ailleurs, nous considérons le Maroc comme le pays le plus stratégique en Afrique du Nord dans lequel nous investissons pour le long terme. Dans ce sens, nous avons adopté la stratégie de «Localization» qui consiste, d’une part, à utiliser au maximum les sous-traitants marocains et la main-d’œuvre locale en leur rapportant notre savoir-faire et, d’autre part, à nous engager pour résoudre les problèmes sociaux comme l’emploi et l’aide sociale et ce, pour nous rapprocher davantage de la population marocaine. Enfin, nous souhaitons que l’image de Daewoo serait, non pas une société étrangère qui ne pense qu’à son profit, mais une société co-engagée pour le développement du Maroc.

En tant que société étrangère, comment voyez-vous le développement de la zone industrielle de Jorf Lasfar ?
La région de Jorf Lasfar, étant déjà la base de l’industrie émergente pour l’OCP et JLEC, son développement est prometteur. Surtout à travers le projet de l’extension du port de Jorf Lasfar, ce qui va renforcer la capacité d’infrastructure et de logistique, la région de Jorf Lasfar deviendra le hub de l’industrie et d’énergie du Maroc. Au fait, la Corée du Sud a aussi réalisé dans le passé des programmes d’industrialisation selon les caractéristiques de ses régions. Le résultat est aujourd’hui très probant puisque la Corée dispose des industries de grande compétitivité à l’échelle mondiale. C’est dans ce sens que Daewoo E&C souhaiterait contribuer, via ses expériences et son savoir-faire, au développement de Jorf Lasfar.

Daewoo E&C s’intéresse-t-il à d’autres projets au Maroc ?
En tant que leader mondial EPC, nous cherchons à participer davantage aux projets dans le secteur de l’énergie (centrale thermique, Oil & Gas) et celui de génie civil comme le projet du port. Avec les ressources acquises à travers nos projets en cours, nous sommes persuadés d’être plus compétitifs et performants dorénavant sur le marché marocain.