Une récolte mitigée dans la bourse
Finalement, le pire n’a pas eu lieu. Malgré la crise, la récolte a été globalement bonne à la bourse de Casablanca, au terme de l’année 2009. EconomielEntreprises récapitule les principales annonces et les perspectives 2010.
Les 72 sociétés cotées ont réalisé un chiffre d’affaires de 217 milliards de dirhams. Leurs bénéfices ont augmenté à 32 milliards de dirhams, soit une progression de 32% par rapport à 2008. Le résultat global de la place ressort, quant à lui, à 26,75 milliards de dirhams au titre de l’année 2009. Pas mal du tout! Soit le même niveau que l’année précédente.
Maroc Telecom est encore une fois la meilleure valeur contribuant à ces bénéfices, avec 9,4 milliards de dirhams. Mais tous les secteurs ne sont pas logés à la même enseigne.
Pour le secteur bancaire, les résultats sont plutôt mitigés. Les banques ont, en effet, contribué à hauteur de 6,5 milliards de dirhams au résultat global des sociétés cotées, surtout avec les performances particulières de AttijariWafa bank et la BCP, dont les soldes de l’activité commerciale ont respectivement progressé de 20 ,9% et de 52%. Le CIH a, quant à lui, enregistré un recul de 18% pour son résultat opérationnel, tirant ainsi vers le bas les indicateurs de ce secteur.
Les secteurs liés au tourisme, comme l’hôtellerie et les transports, ont essuyé un coup dur après les effets de la pandémie de la grippe A(H1N1). Celle-ci a, en effet, aggravé la situation dans le secteur du tourisme, déjà touché par la crise de 2008. Les mouvements touristiques ont baissé et l’hôtellerie de luxe, surtout, a enregistré des baisses de nuitées importantes notamment sur les destinations Marrakech et Agadir. Les groupes immobiliers, de manière générale, devraient tirer profit des nouvelles mesures adoptées dans le cadre de la loi de finances 2010 pour les logements sociaux.
Pour le compte de l’année 2009, les bénéfices du secteur de l’immobilier enregistrent une baisse de 6%, l’équivalent de 1 ,68 milliards de dirhams. Une baisse qui résulte particulièrement de la chute de 24% du RNPG du groupe Addoha. Ce dernier a, en effet, subi les effets de sa stratégie de diversification vers des niches qui ne font pas partie de sa spécialité. Son lancement dans le résidentiel touristique, à travers le projet de Fadesa Saïdia, lui a valu en effet des pertes importantes. Contrairement au groupe de Sefrioui, les deux autres promoteurs de la place, Alliance et la CGI, ont réalisé des capacités bénéficiaires en hausse respectivement de 45,8% et 15,2%.
Résultats contrastés
Les huit sociétés de financement cotées ont enregistré des résultats contrastés. Les bénéfices du secteur restent toutefois au même niveau que ceux de 2008 avec 553 millions de dirhams, avec une légère baisse de 0,5%. La filiale de BCP et de CDG, Maroc leasing, vient en tête en termes de résultats avec un accroissement de 67,7% des bénéfices qui se chiffrent à 109 millions de dirhams. En revanche, Sofac et Diac Salaf bouclent 2009 avec des déficits respectifs de 11,5 et 17,4 millions de dirhams. Le secteur des mines, qui a connu une année 2008 plutôt décevante à cause de la volatilité des cours des métaux, a réussi en 2009 à redresser ses comptes. À commencer par la compagnie minière de Touissit, qui a réalisé des performances impressionnantes avec 120% de croissance dans son résultat net. Managem, qui a accusé l’année précédente un déficit de 590 millions de dirhams, a réussi cette année à faire des bénéfices de 22 millions de dirhams. La capacité bénéficiaire du secteur minier dépasse de ce fait 177%. Avec 4,3 milliards de dirhams de chiffre d’affaires cumulé, le secteur des distributeurs automobiles enregistre une baisse de 20% par rapport à l’année précédente. Sa capacité bénéficiaire globale a baissé de moitié pour arriver à 297,1 millions de dirhams. À l’image de ce qui s’est passé en 2009, le secteur de l’agroalimentaire a confirmé ses bonnes performances pour l’année 2009. La capacité financière de celui-ci a généré une capacité financière de 1,9 milliards de dirhams, en hausse de 22%. Une performance due, selon les analystes, en grande partie aux filiales de l’ONA. Car, sur les sept entreprises cotées, seul Brasseries du Maroc a affiché un résultat net en baisse de 5,2%. En somme, la scène financière de l’année 2009 a pu surpasser les difficultés de l’année précédente et, de ce fait, la plupart des analystes considèrent 2010 avec optimisme.