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Franchise : Le manque de financement pèse sur le secteur

Actualité #212 mai 2021

Franchise : Le manque de financement pèse sur le secteur

 

Sous les projecteurs. L’industrie de la franchise a été au centre du débat co-organisé, par la Banque Européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) et l’Union Européenne au Maroc sous le thème «L’industrie de la franchise au Maroc: Challenges et opportunités post Covid-19».  Cet événement, qui a réuni plusieurs personnalités, dont Rachid Serrakh, directeur du Commerce intérieur et de la distribution au sein du ministère du Commerce et de l’Industrie, et Mohamed Elfane, président de la Fédération marocaine de la franchise, a été la tribune idéale pour dresser le diagnostic de l’industrie de la franchise au Maroc. Ouvrant le bal, le webinar a débuté avec un état des lieux du secteur Rachid Serrakh, directeur du Commerce intérieur. «La distribution est un secteur à fort potentiel, qui crée de la richesse et qui contribue à hauteur de 8% au PIB national, avec une valeur ajoutée de 91 milliards de DH. C’est également le 2e employeur au niveau national et le premier au niveau urbain», a-t-il précisé lors de son intervention. «Le commerce en réseau, y compris la franchise, constitue également un puissant levier pour le développement économique et social de notre pays.  Le nombre de réseaux de commerce répertoriés au ministère, qui couvrent les différents contrats notamment la franchise et la concession, s’élève à plus de 815 réseaux, avec plus de 7.000 points de vente. A elles seules, les enseignes françaises représentent 29% de l’ensemble des réseaux de commerce étrangers implantés au Maroc, suivies par l’Italie (14%), les Etats-Unis et l’Espagne (8%), et la Turquie (6%)», a-t-il fait savoir. Cependant, comme de nombreux secteurs, celui de la franchise n’a pas été épargné par la crise Covid. «Face aux répercussions de la crise, le ministère a mis en place plusieurs axes sur lesquels repose la relance. Nous travaillons également sur la généralisation de la couverture maladie obligatoire, et nous ne manquons pas d’accompagner le secteur et de le renforcer avec par exemple l’instauration de la réglementation des soldes et des prix au Maroc», a déclaré Serrakh. De son côté, Mohamed Elfane a insisté sur la nécessité de mettre en place une orientation stratégique et spécifique pour le secteur afin de lui permettre de rebondir face à la crise. «Il faut accompagner le secteur de la franchise au Maroc. Pour ce faire, il faut donner vie à nos recommandations afin de tirer les meilleures solutions possibles et espérer une reprise. Il faut également inciter à la mise en place d’une stratégie de financement dédiée», a-t-il souligné. Par ailleurs, cette rencontre a été l’occasion aussi pour certains acteurs de mettre le doigt sur les problématiques endogènes du secteur. «Certes, le Maroc est un pilier favorable au développement du commerce de la franchise, mais l’écosystème du développement dans le Royaume reste à revoir et à améliorer», martèle Elfane. Et d’ajouter: «Prenons l’exemple d’une marque marocaine qui a pris l’initiative de se développer. L’histoire veut qu’après sa création, la marque doit accélérer son développement dans un délai maximum de 24 à 36 mois. Cette accélération se fait à travers un financement, et donc un capital risque, ou bien un financement bancaire accessible ou dédié. Un mode que nous ne retrouvons pas pour les marques qui souhaitent se développer en mode franchise. Nous sommes donc contraints d’installer une marque et de la développer, mais à une vitesse très faible, faute de moyens financiers».

Après l’aspect financement, le président de la FMF a mis en lumière l’absence de cadre législatif.  «Quand on est dans un écosystème où on ne peut pas être protégé de la concurrence déloyale, il devient compliqué de présenter le service et la prestation qu’il faut au juste prix, et d’assurer son bon déroulement». De son côté, Siham Jabrane, consultante retail et franchise, experte nationale, a quant à elle relevé d’autres défis. Il s’agit, entre autres, de «l’absence de reconnaissance juridique, l’absence des normes de gestion des franchises et de la relation entre franchisés et franchiseurs, le manque d’offres bancaires dédiées à cette industrie».

Pour rappel, l’initiative Back To Business impulsée par la BERD a pour objectif d’apporter aux entreprises marocaines impactées par la crise des solutions concrètes, opérationnelles et directement applicables sur le terrain.