fbpx

Le temps des moissons

Édito janvier 2021

Le temps des moissons

La moisson diplomatique 2020 est intéressante car elle reflète le leadership visionnaire du Roi. Mohammed VI a fait de la coopération gagnant-gagnant une vraie stratégie de marque pour le Maroc. Il a confié au libre-échange et à la diffusion du soft power l’essentiel de la politique d’ouverture du pays. Avec le Sahara comme pivot majeur de la diplomatie chérifienne. Non seulement on peut conjuguer intérêt national, économie de marché et principe de développement commun, mais au fond, c’est la seule recette qui marche. 20 ans après, la stature acquise par le Maroc sur le plan international lui a permis de devenir un modèle dans son environnement régional.
Un leadership régional que l’Algérie, à défaut de le disputer au Maroc, essaie de l’entraver depuis quatre décennies, avec tout le poids de sa rente pétrolière. Elle a préfabriqué et financé à fonds perdu un conflit autour de la marocanité du Sahara. Le calcul algérien ne s’est avéré payant qu’à court terme. L’offensive diplomatique marocaine a chassé le Polisario sur plusieurs fronts. De par le monde, beaucoup de pays ont retiré leur reconnaissance de la RASD. Sur le continent, le Maroc entretient aujourd’hui des relations avec une quarantaine de pays de l’Afrique, qui appuient tous la souveraineté marocaine sur les provinces du Sud, et avec lesquels il est lié par plus de 500 conventions dans tous les domaines de coopération et de partenariat. L’Algérie, elle, se voit isolée et entraînée dans une spirale à la fois coûteuse pour sa paix sociale et dangereuse pour la paix dans la région. Au point de se demander qui, de l’Algérie ou du Polisario, contrôle l’autre?
Le point d’orgue de cette réussite diplomatique multiforme est l’ouverture, en cette seule année, d’une vingtaine de représentations diplomatiques dans les provinces sahariennes, notamment à Dakhla et Laâyoune. Avec un allié de taille qui s’ajoute à l’inventaire: un consulat des Etats-Unis à Dakhla. Cette ouverture fait suite à la publication d’un ordre exécutif du Président étasunien reconnaissant la souveraineté du Maroc sur le Sahara, qualifié de «percée diplomatique historique».
En 40 ans, beaucoup a été fait. L’effort de développement déployé dans les provinces du Sud du Maroc a placé la région sur la voie de la croissance et de la prospérité. Un effort qui a nécessité une enveloppe de 77 milliards de dirhams pour transformer le Sahara en une destination mondiale pour l’investissement en se concentrant sur le port de Dakhla situé sur la façade atlantique du pays. Le projet de port Dakhla-Atlantique, dont le budget est estimé à un milliard de dollars, ne manquera pas d’ouvrir la région sur le monde. Un potentiel confirmé par les États-Unis qui annoncent des projets d’investissement à hauteur de 3 milliards de dollars dans la région.
Cet activisme diplomatique est aussi tombé à point nommé avec l’entrée en vigueur, ce 1er janvier 2021, de la zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). Le Maroc qui est déjà dans une dynamique industrielle et qui reçoit déjà un flux massif d’IDE portant cette coopération à un nouveau palier ne manquera pas d’être le moteur de l’attractivité du continent, du moins dans un premier temps.