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21 Chantiers qui ont métamorphosé le Maroc

Economie juillet 2020

21 Chantiers qui ont métamorphosé le Maroc

Dès son intronisation, SM Mohammed VI a reflété un leadership basé sur la confiance, avec une image plus moderne, plus ouverte. La première a été de rompre avec les marques de déférence. S’ajoute à cela son attitude plus «cool» qui l’a rapproché davantage du peuple. Pour la fête du trône, retour sur 21 chantiers qui font le Maroc d’aujourd’hui.

Etat de droit, nouvel essor
Dès son intronisation, Mohammed VI a affiché sa volonté d’inscrire son règne dans une perspective de renouveau. Première mesure, écarter Driss Basri, l’homme de confiance de Feu Hassan II. Une décision acclamée par l’ensemble de la population. L’objectif était de faire table rase du passé et d’établir une monarchie basée sur l’équité et la modernité. Surnommé «roi des pauvres», Mohammed VI avait promis de faire de la lutte contre la précarité et les inégalités sociales son cheval de bataille. C’est ainsi que le nouveau roi avait mis en avant ce qu’il avait appelé «le nouveau concept de l’autorité qui vise à assurer la protection des libertés et à préserver les droits, selon les exigences de l’Etat de droit». A cet égard, l’Instance Equité et Réconciliation a été chargée d’enquêter et d’indemniser les détenus politiques des «années de plomb». C’est la page d’un ancien Maroc qui se ferme.

Situation de la femme, l’éternel combat
La situation de la femme n’est pas des plus plaisantes au Maroc. Ainsi, dès son ascension au trône, le roi Mohammed VI a voulu faire de la refonte du Code de la famille un des plus grands chantiers. Dépourvue de ses droits les plus rudimentaires, la femme a fait l’objet d’un programme spécifique pour l’intégrer dans le projet de développement du pays. Quoique la première mouture de ce projet initié en 1999 n’ait pas fait l’unanimité et même suscité la polémique, notamment au sein de la mouvance islamique. Deux grandes manifestations se sont alors tenues, l’une pour exprimer l’opposition aux nouvelles dispositions, l’autre pour les appuyer. Tout compte fait, sous la bienveillance de la communauté internationale, la réforme de la Moudawana a fini par voir le jour en 2004 et dont l’égalité homme-femme reste le maître mot. C’est une consécration pour la femme marocaine qui se voit jouir des mêmes droits que l’homme, notamment pour la nationalité qu’elle peut désormais transmettre à ses enfants. D’autres mesures ont également marqué un tournant dans la vie de la femme marocaine. Mais malgré ce chantier emblématique, la situation ne s’est pas beaucoup améliorée. L’émancipation de la femme telle qu’elle a été envisagée peine à s’ancrer dans une société à dominance patriarcale.

Constitution, la perspicacité a prévalu
Le vent du printemps arabe a également soufflé sur le Maroc. Contrairement à d’autres pays comme la Tunisie, la Libye ou encore l’Egypte, où le mouvement a renversé les régimes, le Maroc a su déjouer avec sagacité la révolte sociale. Pour calmer les ardeurs d’une émeute en ébullition, le roi Mohammed VI avait annoncé une réforme constitutionnelle qui met en évidence la séparation des pouvoirs, ce qui augurait d’une démocratie. Et pour apaiser davantage les tensions, un référendum a été tenu dans le but d’impliquer cette jeunesse du 20 février 2011 en colère. La réforme avait redonné espoir à une population en quête d’une justice sociale. Hormis la séparation des pouvoirs, les principales nouveautés apportées par la loi fondamentale concernent les prérogatives dévolues à l’institution monarchique, la nomination du chef du gouvernement au sein du parti politique qui remportera les élections législatives, la constitutionnalisation de la langue amazighe et la consécration de la régionalisation avancée. C’est ainsi qu’une nouvelle ère a commencé avec les premières élections organisées en novembre 2011, sous les auspices de la nouvelle Constitution.

Pour un islam modéré
En tant que commandeur des croyants, la chose religieuse est une priorité fondamentale. De plus, un événement dramatique n’a fait qu’accélérer la décision. En effet, depuis les attentats terroristes de 2003, la rénovation des structures du Conseil supérieur des Oulémas s’est imposée d’emblée. Pour suivre la tendance d’une société moderne telle que prévue dans la vision du nouveau souverain, le profil académique des imams a été revu de fond en comble ainsi que les performances en matière d’éducation religieuse afin de préserver l’identité culturelle des Marocains axée sur la tolérance. Et pour préserver les valeurs religieuses de la doctrine et éviter les dérives extrémistes, une antenne locale du Conseil a été déployée dans toutes les régions. La femme n’est pas en reste en matière de culte. Une formation dédiée pour bénéficier du statut de prédicatrices a été programmée, d’où la création de l’Institut Mohammed VI pour la formation des imams et des «morchidates». Dans le sillage de la nouvelle vision, la Fondation Mohammed VI a été créée pour la promotion des œuvres sociales des préposés religieux. Il n’en est pas moins pour les mosquées qui ont pu se doter d’une restructure. Cette dynamique réformatrice s’est également étendue au-delà des frontières.

INDH, une fierté sans pareil
C’est dans un climat propice que le tissu associatif au Maroc s’est développé ces deux dernières décennies. Et c’est dans la lutte contre la précarité et le renforcement de l’inclusion sociale que l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH) a été lancée en 2005 et qui n’a cessé dès lors d’enregistrer des phases de développement en mesure de propulser davantage des activités génératrices de revenus. Ce chantier phare initié par le roi a été couronné de succès à telle enseigne que l’expérience s’est exportée dans le continent. Même si elle n’a pas pu résorber tous les déficits sociaux, elle a tout de même réussi à l’apaiser. Cette institution unique en son genre a ainsi contribué, depuis son lancement, au financement de 44.113 projets et 13.374 actions. Et dans un souci d’amélioration des indices de développement humain, la troisième phase de ce projet gigantesque a placé l’enfance et les jeunes au centre de ses objectifs, à travers des programmes d’accompagnement et de formation de porteurs de projets. L’ambition va au-delà de l’insertion socio-économique des jeunes et s’oriente vers l’investissement dans le capital humain dès la petite enfance. L’enveloppe budgétaire de cette troisième phase est estimée à 18 milliards de dirhams.

L’avenir est dans les régions
C’est dans cet esprit de répartition des pouvoirs d’une manière plus moderne et efficiente que le Maroc a opté pour la régionalisation avancée qui depuis le renforcement de l’arsenal juridique y afférent peine à asseoir ses bases. En effet, pour donner du pouvoir aux régions, le cadre réglementaire, promulgué en 2015, octroie aux conseils des régions des prérogatives et des compétences à même de lancer des projets et d’améliorer les conditions de vie de la population. C’est pour gagner en autonomie que les Plans de développement régionaux (PDR) ont été mis en place et 11 régions en bénéficient d’ores et déjà. Or, même après l’entrée en vigueur des 12 régions, le programme peine à se déployer. Il semble que l’année en cours est celle du démarrage de la régionalisation avancée. Pour mener la mission à bien, les régions se sont dotées d’Agences régionales d’exécution des projets (AREP). Et pour concrétiser ces projets d’envergure, la charte nationale de déconcentration administrative, pierre angulaire de la régionalisation avancée, sera mise en œuvre incessamment.
Couverture sociale,

un besoin attendu
Le système de protection sociale a connu des progrès considérables depuis que le roi Mohammed VI dirige le pays. Ce sont des chantiers d’envergure qui ont été entrepris pour élargir la couverture médicale à toutes les couches sociales. Pour le secteur privé, le principe de l’assurance maladie obligatoire (AMO) a été introduit. Cette mesure a été étendue aux étudiants, en 2016. Dans la même perspective, le régime de sécurité sociale a été élargi pour que les non-salariés puissent en bénéficier. L’extension du régime concerne également les membres de la famille du bénéficiaire pour atteindre une couverture de la population de l’ordre de 68%. Autre initiative et non des moindres, l’adoption du Ramed. Une couverture destinée à une catégorie de la population qui ne dispose pas de ressources suffisantes pour subvenir aux soins. Concernant la couverture sociale, elle s’est étendue aux travailleurs domestiques. La décision est entrée en vigueur en juin dernier. Or, il s’avère que la lutte contre les disparités requiert des moyens plus pointus. La réflexion est ainsi portée sur la mise en place d’un système national de protection sociale intégré afin de contrer les inégalités sociales dont pâtit le pays. En dépit de l’importance de ce chantier, le pays s’est engagé en adoptant une nouvelle stratégie (2020-2030) ayant pour objectif de garantir l’accès à l’ensemble de la population.
Finances,

un environnement porteur
La vague des réformes n’a épargné aucun secteur et parmi eux le secteur financier et fiscal. Pour garantir un climat d’affaires qui évolue en adéquation avec la vision du pays, la diversification des instruments financiers et l’amélioration de l’inclusion financière font partie des axes de développement. A travers la création de Casa Finance City, la capitale économique veut se positionner en tant que hub financier régional et international. Sur la même lancée, le régime de change a connu un assouplissement engendrant une fluctuation du dirham. Une aubaine pour les investisseurs étrangers. En matière de fiscalité, de nouvelles assises ont été tenues afin de renforcer l’équité du système fiscal longtemps inchangé et dont le débat a été réouvert pour aboutir à de nouvelles recommandations. La réforme a également concerné les finances publiques, ce qui lui valu une notation «BBB» au niveau d’Investment Grade», en avril 2020. Il s’agit essentiellement de l’élaboration du code général des impôts en 2007, la gestion de la dette et de la trésorerie publique. Sans oublier celle des délais de paiement. La réforme de la compensation est un des chantiers les plus importants. La libéralisation des secteurs concernés par les subventions de l’Etat s’est effectuée graduellement exception faite des produits de première nécessité.

Le choix de l’ouverture
Adhérer aux paradigmes mondiaux est une priorité pour le Maroc qui a affiché l’ambition de s’orienter vers les métiers mondiaux. Signataire des accords du GATT à Marrakech en 1995, le Maroc s’est engagé dans cette optique de libéralisation des échanges commerciaux, d’où le choix de conclure des Accords de libre-d’échange avec 56 pays. D’où l’intérêt de réformer le commerce extérieur. Dans ce contexte, une nouvelle loi sur la libéralisation du commerce a vu le jour en 2016. Ainsi, pour renforcer les échanges commerciaux et diversifier ses partenaires, le Maroc a procédé à la signature d’accords commerciaux préférentiels avec l’Union européenne. Autre accord de libre-échange dont le Maroc est fier est celui conclu avec les Etats-Unis, car il s’agit du premier du genre avec un pays africain. En somme, dès l’entrée en vigueur de la réforme, ce sont près d’une cinquantaine d’accords de libre-échange que le Maroc a conclus, ce qui lui a valu une avancée notable en termes d’ouverture économique. Et les échanges commerciaux, en 10 ans, ont enregistré un rebond considérable passant de 167,25 milliards de dirhams à 756,88 milliards de DH. En revanche, malgré les prouesses réalisées, un déficit structurel s’est creusé au fil du temps.
Métiers mondiaux,
pari gagné

C’est une stratégie pertinente que le Maroc a adoptée pour faire valoir des métiers qualifiés de mondiaux. Automobile, aéronautique, textile, et bien d’autres ont permis au pays d’afficher de belles performances aussi bien au niveau des exportations que des investissements. Preuve en est l’implantation de géants internationaux de ces industries tels que Renault, PSA ou encore Boeing. En effet, cette affluence d’investissements a été encouragée par les mesures incitatives que le Maroc a initiées accompagnées par une main-d’œuvre qualifiée. Et pour suivre la cadence, le programme de formation professionnelle a été revu de fond en comble. Les infrastructures adaptées ont également été mises en place. Et le pari a été gagné, puisque ces métiers sont des fleurons de l’économie marocaine et locomotive de la croissance nationale. L’équilibre de la balance commerciale en dépend également. Et pour continuer sur la même lancée, d’autres partenariats ont été conclus afin de renforcer la compétitivité du Maroc.
Des infrastructures
à la pointe

Pour accompagner un Maroc en pleine mouvance, les infrastructures doivent suivre. Ainsi, des investissements colossaux ont été déployés pour en faire un levier de développement. Ce sont des progrès considérables qui ont été réalisés, ce qui a permis au Maroc de se placer au-dessus des niveaux moyens enregistrés dans les autres économies émergentes, selon des études internationales. En fait, ce sont des projets d’envergure qui ont été lancés pour diversifier le réseau routier, maritime, ferroviaire, et hisser ses infrastructures aux standards internationaux. Le port Tanger-Med est l’un des grands chantiers qui ont permis au Maroc de se constituer en hub logistique mondial. Le réseau autoroutier a également été renforcé, passant de 400 km, en 1999, à 1.800 en 2020. Quant à l’aérien, les aéroports nationaux sont désormais desservis par des compagnies internationales grâce à l’Open Sky. Dans la même perspective de développement, les zones d’activités économiques telles que les plateformes industrielles, les zones franches ou encore les agropoles ont été étoffées. Pour le réseau ferroviaire, la première ligne de TGV entre Casablanca et Tanger a été le projet le plus marquant. L’élargissement et la restructuration des chemins de fer sont également au menu. Le chantier a aussi concerné les infrastructures de télécommunications.
Des superstructures
en vogue

Les transformations sont palpables et redorent le blason du Maroc. Premier pays africain à l’origine de projets de grande envergure, le Maroc a su à travers une stratégie structurante asseoir un positionnement non des moindres sur le continent. Les chantiers lancés sous l’impulsion du roi Mohammed VI lui ont permis de décrocher une place au soleil. Qualifiée de chantier de la décennie, la ligne à grande vitesse fait partie du top 10 du réseau ferré du monde. Elle est également le premier du genre sur toute l’Afrique. Autre projet titanesque, le port de Tanger-Med, première zone franche en Afrique. Parmi les superstructures figure également le Pont Mohammed VI qui est une véritable œuvre d’art. Premier du genre au Maroc, il s’agit du plus long pont à haubans d’Afrique. Ce dernier se distingue aussi par son esthétique, la sécurité qu’il procure, le respect de l’environnement. Mais les superstructures qui ont démarqué le Maroc ne sont pas que d’ordre économique, d’autres ont une dimension culturelle et artistique. Il s’agit notamment du grand théâtre Mohammed VI qui est construit suivant les normes internationales et ambitionne de devenir l’un des complexes culturels les plus importants du monde arabe et du continent. En matière d’infrastructure à la pointe de la technologie, l’activité spatiale est bien servie. En effet, le Maroc s’est doté de deux satellites, Mohammed VI A et B, disposant d’une haute performance d’observation.

Green attitude
Un des projets les plus emblématiques dans lesquels le Maroc s’est lancé est celui du développement des énergies renouvelables dans le souci d’assurer un développement durable. Objectif: atteindre 42% du mix énergétique d’origine renouvelable à l’horizon 2020 et 52% à l’horizon 2030. L’engagement du Maroc est tel que la conférence mondiale pour le climat, COP22 s’est tenue, en 2016 à Marrakech. La centrale Noor à Ouarzazate reste une prouesse puisqu’il s’agit du plus grand complexe énergétique thermo-solaire au monde. Les quatre centrales y afférentes sont conçues selon les normes internationales tant au niveau technologique qu’environnemental. L’alimentation en énergie photovoltaïque s’est démocratisée. Concernant la protection de l’environnement, des mesures drastiques ont été mises en place telles que l’éradication des sachets en plastique, ou encore la création de centre de tri et de valorisation des déchets. Et pour à mener à bien ce défi, le Maroc s’est doté d’une stratégie nationale de développement durable afin de mutualiser les efforts de généraliser les démarches environnementales à tous les secteurs.
Afrique, une conquête réussie
Les accords commerciaux ne se limitent pas aux pays occidentaux et arabes. Bon nombre d’accords ont également été conclus avec des pays africains. Dès son intronisation, le roi a clairement affiché son intérêt pour l’Afrique, et tous les ingrédients étaient réunis pour réussir la reconquête. Et la mission a été accomplie avec succès, le Maroc a réussi à réintégrer l’Union africaine. De même, le royaume a adopté le projet de loi portant ratification de l’accord de création de la zone de libre-échange continentale africaine. En dehors des activités économiques que le pays a su développer au-delà des frontières, de multiples initiatives de solidarité sont destinées aux pays du continent. A noter que le Maroc est devenu un des principaux investisseurs africains. De grands groupes marocains ont ouvert des filiales dans les pays subsahariens. Ces champions nationaux opèrent principalement dans les secteurs de la banque-assurances, des télécoms et du BTP. Et dans le cadre d’une coopération constructive, l’expertise marocaine est exportée notamment dans les domaines des énergies, de la formation professionnelle et même des activités agricoles. Ce transfert de savoir-faire a renforcé les liens et le «bouquet» reste la création de la Fondation Mohammed VI des oulémas africains.

Immigration, à bras ouverts!
C’est un pas de géant que le Maroc a réalisé en matière de stratégie d’immigration et d’asile qui s’inscrit dans sa diplomatie africaine. Contrairement à la politique poursuivie par l’Union européenne, le royaume a ouvert ses frontières aux migrants subsahariens et aux réfugiés. Un point à fort impact à l’échelle internationale. Devenue une terre d’accueil au lieu de transit, jadis, le Maroc se place actuellement comme référence pour les pays voisins. C’est une immigration responsable et solidaire que le Maroc prône dans sa politique migratoire qui a donné naissance à une opération exceptionnelle. Sur instruction royale, près des milliers de migrants ont pu régulariser leur situation en vue d’améliorer leur condition de vie. Et pour ce faire, l’Observatoire africain des migrations a été créé. Le cadre réglementaire s’y est également prêté. Autre mesure phare de la stratégie d’immigration, l’accès aux services de base, à savoir, l’éducation, la santé, l’emploi et la formation. En ce qui concerne la diaspora marocaine, le Maroc a mis en place une stratégie visant à préserver l’identité marocaine et à protéger les intérêts des Marocains du monde.

Diversité sectorielle
Assurer une croissance économique forte et durable, tel est l’objectif du Maroc à travers l’adoption de plans sectoriels. Cette dynamique novatrice s’inscrit dans une double logique de modernisation des secteurs traditionnels et le développement de secteurs innovants. Pour les nouveaux métiers à forte valeur ajoutée, c’est une approche axée sur la création d’écosystèmes que le Maroc a adoptée. Le plan d’accélération industrielle vise à diversifier le tissu industriel et l’articulation entre les grandes entreprises et les PME. L’informel est une autre paire de manches. Cette vision inclut également la formalisation de l’informel à travers des mesures financières et fiscales incitatives. Le développement du volet numérique a également toute son importance dans un monde en pleine mutation. C’est ainsi que le Maroc s’est doté d’une stratégie numérique pour assurer la transformation digitale. Autre vision phare, le plan Maroc vert. Une initiative politique qui a pour objectif de relancer le secteur agricole et le moderniser. Venir en aide au petit agriculteur fait également partie du programme. Les secteurs du tourisme, de la pêche, des mines se sont également dotés d’une vision ambitieuse.
Sahara, le combat continue
Depuis le retrait de la colonisation espagnole en 1975, le Maroc a fait du Sahara son cheval de bataille. Or, à l’époque, il disposait d’une force de persuasion et d’une marge de négociation étroite. Ainsi, pour ancrer la marocanité du sahara, le roi Mohammed VI, et ce depuis son intronisation, en a fait un des chantiers prioritaires. Renforcer sa diplomatie dans le continent africain a été une stratégie qui a donné ses fruits. Après des années de statu quo, le Maroc a présenté aux Nations Unies, en 2007, un projet d’autonomie qui a été accueilli favorablement par plusieurs pays. Malgré les tensions qui persistent, Mohammed VI a décidé de doter les provinces du sud d’un programme de développement économique pour un investissement de 77 milliards de dirhams, et les réalisations avancent bon train. Les négociations continuent, mais entre-temps, le Maroc a adopté deux lois qui fixent les limites des eaux territoriales marocaines et instituent une zone économique exclusive. A travers ces lois, le royaume compte étendre sa compétence juridique sur l’espace maritime allant de Tanger jusqu’à la frontière mauritanienne.

Synergie des coopérations internationales
La coopération étrangère, un des piliers majeurs de la politique étrangère. En dehors de la forte coopération sud-sud dans laquelle le Maroc s’est engagé, le pays reste toujours à l’affût de partenariats stratégiques. C’est le cas avec la Chine. Pour partir sur de bonnes bases, le Maroc a commencé par l’exemption du visa en faveur des citoyens chinois. Lors de la visite royale en Chine, en 2016, des partenariats économiques et culturels ont été scellés. Dès lors le nombre de touristes chinois a doublé en seulement quelques années. Même son de cloche pour la Russie qui depuis la conclusion de partenariats, le volume des échanges entre les deux pays a considérablement augmenté. Les accords de coopération se sont étendus à l’exploitation des côtes atlantiques. Dans le même sillage, le Maroc avait signé un accord de coopération et de facilitation de l’investissement avec le Brésil, premier instrument juridique du genre qui le relie à un pays arabe. Au-delà de l’aspect économique, l’accord porte également sur la défense et des prestations militaires.

Culture, un Maroc plus «open»
Des «moussems» folkloriques aux festivals internationaux, le volet culturel a connu un dynamisme sans pareil. C’est une nouvelle dimension que le Maroc veut donner à la diplomatie culturelle. Une unité dédiée à la diversité culturelle et linguistique a été créée au sein de la Haute autorité de la communication audiovisuelle. En rupture avec les visions «traditionnelles», le Maroc s’est orienté vers une culture plus moderne. Ainsi, d’importants chantiers ont vu le jour tels que le Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain de Rabat aux normes muséographiques internationales. Il couvre également l’évolution de la création artistique marocaine dans les arts plastiques et visuels du début du XXe siècle à nos jours. Ce musée s’inscrit également dans le cadre de la politique de développement et de renforcement des infrastructures culturelles. A l’échelle internationale, l’exposition «Le Maroc contemporain» à l’Institut du Monde Arabe à Paris a été une véritable prouesse. S’ajoutent à cela les festivals à notoriété internationale tels que le festival du Film de Marrakech, Mawazine, le festival de Gnaoua d’Essaouira, pour n’en citer que ces derniers.

Le boom associatif
Le tissu associatif au Maroc s’est vu propulsé suite à une réforme de 2002 qui a simplifié les modalités de création des associations et la diversification des financements nationaux et étrangers. Mais le changement majeur a été opéré avec la réforme de la Constitution. En effet, plusieurs dispositions ont été prévues en faveur de la société civile. Il s’agit notamment de la possibilité de présenter des propositions au parlement, au gouvernement et d’autres établissements publics. A cela s’ajoute la création d’une direction dédiée aux associations au sein du ministère chargé des relations avec le parlement et la société civile. Par ailleurs, de fil en aiguille, le tissu associatif a progressé, notamment en matière de plaidoyer, et certaines ONG ont même gagné en puissance. Parmi la multitude d’associations qui existent, 231 sont reconnues d’utilité publique. Et pour en bénéficier, il faut répondre à certains critères. Quant aux avantages y afférents, ils sont d’ordre fiscal. Les dons collectés deviennent fiscalement déductibles et sans plafond chez le donateur. La société civile, devenue acteur principal de développement, bénéficie annuellement de plus de 6 milliards de dirhams du financement public. Le nombre d’associations est estimé à plus de 130.000.

Le new deal
C’est dans un souci de réduire les inégalités sociales et de réduire les disparités que Mohammed VI a opté pour un nouveau modèle de développement. Et pour l’établir il a constitué une commission composée de 35 membres. Le président de la commission n’est autre que Chakib Benmoussa. Dans sa démarche, cette commission spéciale a d’abord procédé à un état des lieux et identifié les dysfonctionnements avant d’entamer les réflexions. La commission spéciale devra ainsi proposer un modèle en mesure de répondre à la crise structurelle que connaît le pays. Les propositions doivent être en cohésion avec le cahier des charges que le roi a fixé lui-même. Les 35 personnalités devront d’ici janvier 2021 livrer un rapport exhaustif sur les maux dont souffre le Maroc mais surtout un programme concret pour pallier les dysfonctionnements. D’ailleurs, un premier jet élaboré par cette commission a été redu public. Principales préoccupations: la justice sociale, le capital humain et les inégalités sociales et régionales.