Fettah et sa bouée de sauvetage
Une bouffée d’oxygène. Depuis quelques jours, un document intitulé «Plan de relance Tourisme et Aérien» défraie la chronique. La ministre Nadia Fettah Alaoui a présenté son plan au Conseil du gouvernement, tenu hier sous la présidence du Chef du gouvernement, Saad Eddine El Otmani. Un plan élaboré en concertation avec les professionnels du secteur et les départements ministériels concernés. Il s’assigne l’objectif de préserver le tissu économique et l’emploi, d’accélérer la relance des activités touristiques. Ledit plan contient une batterie de propositions, qui sont le fruit d’une concertation menée par le ministère de tutelle avec l’ensemble des acteurs du secteur. Et il faut d’ailleurs souligner que ce dispositif de relance est censé répondre à la préservation du tissu économique et de l’emploi, l’accélération de la phase de démarrage du secteur à travers le tourisme national, la commande publique, ainsi que la promotion ciblée sur les marchés émetteurs. Dans le détail, le projet comprend trois parties. La première nécessite un budget de 5,6 milliards de dirhams. Elle concerne un plan de maintien et de mise à niveau de l’offre dont la continuité du soutien aux salaires de 2000 dirhams pour l’ensemble des acteurs du secteur, des exonérations des taxes, des mécanismes de financement des entreprises touristiques solvables avant la crise, l’accompagnement des entreprises en détresse… En parallèle, le plan de relance recommande des actions pour la stimulation de la demande au niveau de l’aérien, de la promotion, ainsi que de l’animation et dont le budget est estimé à 3,2 milliards de dirhams. Enfin, la troisième partie du plan de relance aborde les chantiers transverses à prévoir à long terme pour la transformation durable, la digitalisation, la lutte contre l’informel, ainsi que les réformes réglementaires et fiscales. Parmi les mesures proposées, la mise en place d’un fonds public-privé doté de 5 milliards de dirhams dédié à l’investissement touristique, qui servira entre autres à moderniser l’offre touristique, et revoir le système de pilotage et de gouvernance. Cependant, certains semblent septiques vis-à-vis de ce dispositif de relance. C’est le cas pour l’économiste Mehdi Lahlou qui estime qu’on ne peut pas parler de relance dans le secteur touristique tant qu’on n’a pas de visibilité précise sur l’ouverture des frontières. Selon lui «cela est un peu osé» ! Et d’ajouter : «Le secteur vit l’une de ces pires crises. Aujourd’hui, c’est tout une chaîne de valeur qui est affectée (Transport, agence de voyage, transport urbain…). La question qui se pose est de savoir quelles seront les branches prioritaires?» L’économiste a d’autre part dénoncé la réaction timide du ministère de tutelle. «Est-ce qu’elle est autorisé à jouer son rôle…» Et de conclure : Il y’a une subordination des départements ministériels au département de l’intérieur».