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Corée du Sud, Un exemple à suivre

Point de vue mai 2017

Corée du Sud, Un exemple à suivre

L’IMRI a conduit une délégation économique en Corée du Sud, du 11 au 20 avril 2017. Composée de vingt membres représentant plusieurs secteurs économiques, a été reçue par la Mairie de Jeonju, un centre touristique célèbre à 2h30 de Séoul. Au cours de son séjour à Jeonju, elle a rencontré le doyen de l’Université de Chonbuk, qui est l’une des dix universités nationales de premier rang de Corée, avec lequel l’IMRI a signé une convention de partenariat pour échange d’étudiants et de professeurs. Elle a ensuite visité Jeonjuk Technopark, qui est un centre de recherches pour les énergies renouvelables, avant d’effectuer une rencontre avec la Chambre de commerce et d’industrie de Daegu, une ville industrielle de 2,5 millions d’habitants située au sud-est du pays. La délégation a eu ensuite une rencontre avec la Chambre de commerce et d’industrie de Séoul et la Fondation écologique Korea Green. Quelques membres de la Délégation ont enfin visité la zone coréenne démilitarisée (DMZ) qui sépare la Corée du Nord et du Sud. C’est l’occasion de présenter la Corée du Sud, qui est un petit pays par la surface (99.720 km2) mais grand par la population (50 millions) et par son économie, qui le place au 12ème rang des puissances économiques mondiales. En effet, ce pays dispose d’un PIB (PPA) de 1.778 milliards de dollars et d’un PIB (PPA) par habitant de 35.277 dollars. Son IDH de 0,89 est le plus élevé d’Asie. La dette publique n’est que de 35,7% du PIB, et le pays bénéficie pratiquement du plein emploi avec un taux de chômage de 3,54%. Le développement remarquable de l’économie de la Corée du Sud est dû à plusieurs raisons. En effet, il est extraordinaire que ce pays qui avait un PIB de 260 dollars par habitant dans les années soixante, comparable à celui de beaucoup de pays africains, l’a multiplié par 8 actuellement. La première cause du succès de la Corée du Sud est l’éducation, qui a permis, dès 2012, d’atteindre un taux d’alphabétisation de 97,9%. Le système éducatif coréen est décentralisé et la scolarisation est obligatoire de 6 à 14 ans. Le budget alloué à l’éducation nationale est de 4,9% du PIB, et une part importante de la scolarité est assurée par le secteur privé qui atteint 80% au niveau universitaire. Presque tous les lycéens et collégiens portent l’uniforme de leur école, et avec cinquante heures d’études par semaine, les écoliers de la Corée du Sud sont les plus assidus des pays de l’OCDE. La langue anglaise est enseignée dès le primaire et les autres langues étrangères dès le lycée (chinois, japonais, français, espagnol, allemand). Les autorités veillent en permanence à améliorer la compétitivité du système éducatif sous la pression des parents, qui voient dans la réussite scolaire de leurs enfants la clé de l’ascension sociale.
Le second élément de la réussite économique de la Corée du Sud est la priorité accordée à la recherche & développement qui est l’une des plus importantes du monde avec un budget de 4% du PIB. Le troisième élément est la politique économique poursuivie à la fin des années 1980. Elle a consisté dans des liens étroits entre le gouvernement et le milieu des affaires. Les mesures prises consistent à établir un système de crédit dirigé, des restrictions sur les importations, le financement de certaines industries, et l’endettement massif. Le gouvernement a favorisé l’importation des matières premières et des technologies, et a encouragé l’épargne et l’investissement au détriment de la consommation. Sur le plan social, cette politique consiste à exiger des ouvriers une très grande quantité de travail avec des bas salaires. Le gouvernement a également encouragé la création des «Chaebols», qui sont des groupes familiaux disposant d’un ensemble d’entreprises de domaines variés, entretenant entre elles des participations croisées. Les plus importantes de renommée mondiale sont Samsung, Hyundai, LG, Group SK, Posco, GS Group et Lotte. Ces groupes ont dû se transformer en holdings pour assurer une plus grande transparence. En conclusion, on ne peut que rendre hommage à la Corée du Sud qui a pu en un demi-siècle s’ériger en 12ème puissance mondiale. Certes, chaque pays a ses spécificités et doit chercher son propre modèle de développement. Cependant, l’exemple de la Corée du Sud est intéressant à plusieurs égards. Notre pays le Maroc doit s’en inspirer pour parfaire son système éducatif, développer la recherche & développement, restreindre les importations pour assurer son développement industriel et multiplier les grandes groupes qui, seuls, peuvent faire face à la mondialisation. Il doit en outre se rapprocher davantage de ce pays dynamique pour augmenter les échanges commerciaux et attirer les investissements qui sont encore faibles actuellement.