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Monsieur 360°

Entreprises avril 2017

Monsieur 360°

L’avenir nébuleux de l’univers de la communication soulève de réelles préoccupations. Quel regard porter sur l’évolution d’un secteur en pleine mutation? Une belle occasion se présente pour en parler à un spécialiste au curriculum atypique: Jamal Harouchi, très discret directeur général d’Impact communication. «Cette année, nous soufflons notre 15ème bougie. C’est l’occasion idéale pour dévoiler nos ambitions», avance Harouchi avant d’entrer dans le vif du sujet. Ce qui nous intéresse chez lui, c’est son cumul d’expérience. Il est, en effet, l’un des rares spécialistes en «Com» à avoir mis le pied de l’autre côté de la barrière, en se positionnant du côté de l’annonceur. Après l’obtention de son diplôme à HEC Paris, Harouchi est contraint de rentrer au Maroc pour ses deux années de service civil. Il intègre alors la BCM, l’ancêtre d’Attijari où il est chargé de mettre en place le département de la communication & marketing. «On était au balbutiement de la mercatique et la communication était loin d’être une préoccupation stratégique pour les banques», se remémore le DG d’impact. Au fil du temps il gravit les échelons mais garde toujours sous sa coupe la division communication. Après douze années passées au service de la filiale bancaire de l’ONA, il change de fonction au sein de la holding royale et rejoint la compagnie africaine d’assurance en tant que directeur général. Même à la tête de la compagnie africaine, il prend sous son berceau le volet communication du groupe. «J’ai retrouvé mes premiers amours dans un parcours naturel après avoir eu une longue expérience dans mon métier fondamental», résume-t-il ainsi son parcours.
Impact est née
A 41 ans, Harouchi tire sa révérence suite à la fusion actée entre la Compagnie africaine d’assurance et Axa, pour se mettre à son propre compte. Il fonde alors «Impact» en 2002 et parvient à générer du cash au bout de 5 mois. «Il y a quinze ans, la communication était largement empruntée de stéréotypes. Quand je venais de créer Impact, on ne jurait que par les équipes créatives avec beaucoup d’expatriés et étrangers», met en lumière Harouchi. Aujourd’hui, les mentalités changent. «Cette nouvelle génération des décideurs a pris conscience du capital marque ainsi que du rôle fondamental de la communication en tant que véritable levier de développement», rajoute-t-il. Une décennie et demi plus tard, l’entreprise semble avoir atteint sa vitesse de croisière avec un chiffre d’affaires avoisinant les 42 millions de dirhams à fin 2016. Un résultat attribué principalement à ses équipes de créatifs. «Pour un maximum d’effet d’émulation, les groupes alternent souvent», nous confie ce chef de bataillon. «Je suis un bicéphale. Je combine à la fois rigueur et inventivité, c’est ce qui fait que je me porte bien dans mon métier ». Que pense-t-il de l’écho que se fait le marché de la réputation de son agence ? Impact reste une entreprise de petite taille, non? Notre interrogation le met mal à l’aise, mais il est difficile de cerner son expression qui évoque une brève gêne. Toujours est-il qu’il rétorque: «Vous voulez que je vous dise, je préfère avoir une petite structure et superviser tous les dossiers que de survoler le tout. Je connais tout mes clients». Et d’ajouter, «Chez certains confrères, dès que le contrat est décroché, le directeur général disparaît systématiquement des radars. Moi, je reste disponible H24, 7j/7». «Ma plus grande valeur ajoutée c’est ma parfaite connaissance des contraintes des annonceurs». De la conception au déploiement de la stratégie de com’ et marketing, Impact propose à ses clients une prise en charge 360 degrés de leur dossier. L’intégration de la réflexion digitale se fait en interne, tandis que sa mise en œuvre s’opère en collaboration avec un partenaire (Fusion). Pour ce qui est de l’avenir du métier, Harouchi tente de spéculer: «Le développement du contenu et la généralisation des Smartphone pèseront sur les décisions des annonceurs». Gageons qu’avec l’expérience qui est la sienne, Harouchi saura s’adapter à ce changement de paradigme.