«L’avenir est dans le tourisme écolo»

Pour pallier la faible contribution économique du secteur, Lahcen Haddad, ministre du Tourisme, parle d’une offre touristique innovante alliant mer, désert et culture sahraouie.

Quelle est la place du tourisme dans le nouveau modèle de développement des provinces du Sud?
Le nouveau modèle de développement des provinces du Sud, impulsé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, représente un immense chantier de développement multisectoriel, qui vise la création de pôles compétitifs capables de créer une nouvelle dynamique et des opportunités d’emploi. Au total, 200 projets seront lancés pour un budget global de 77 milliards de dirhams répartis entre les trois régions du Sahara.
La mise en œuvre de ces grands projets permettra la consolidation d’un développement intégré, le développement de produits locaux, la promotion de la dimension culturelle de la région, en se basant sur une gouvernance responsable, dans le cadre de la régionalisation avancée. Ce nouveau modèle économique favorisera également l’émergence des provinces du Sud du Royaume en tant que passerelle régionale et hub économique.
En matière du tourisme, les territoires du Sud du Royaume sont positionnés sur le segment très porteur et très prisé du tourisme écologique, dans le cadre de la Vision 2020, et à ce titre, il sera procédé à la création d’un nouveau pôle touristique et au lancement d’une offre touristique innovante alliant mer, désert et culture sahraoui, tout en préservant la dimension écologique des sites identifiés. Une offre complémentaire axée sur la culture, l’environnement et les produits locaux sera également développée. Ce programme touristique prévoit la création de 84 projets pour des investissements estimés à 2,1 milliards de dirhams.

Quels sont donc les défis et les opportunités du développement de l’activité touristique dans les provinces du Sud?
Les régions du Sud disposent de grands atouts touristiques. Elles regorgent de sites naturels et culturels remarquables. Cependant, la contribution économique du tourisme dans les provinces du Sud est restée jusque-là faible ne dépassant pas 0,31% en 2011 et 2% des emplois. Cette situation était due notamment à la faible promotion des provinces du Sud, l’insuffisance des dessertes aériennes et le manque d’investissements pour le développement des produits de niche liés au tourisme saharien-oasien. Ce sont là les principaux défis à relever. Sans une capacité d’accueil suffisante permettant l’émergence d’une destination, il est difficile de développer l’accessibilité et la connectivité aérienne, mais il faut en même temps faire preuve de justesse dans les choix des investissements, afin de préserver aux régions du Sud du Royaume leur positionnement écologique et naturel, préserver les écosystèmes et favoriser une intégration parfaite des projets d’investissement dans leur environnement. Nous sommes engagés pour un développement durable et responsable du tourisme marocain de manière général, mais encore plus particulièrement pour les provinces du Sud.

Quelles sont les répercussions de la mise en place des projets touristiques sur les provinces du Sud (investissements et retour sur investissements, création d’emploi, création de valeur ajoutée…)?
L’effort de l’Etat se concentrera dans les provinces du Sud sur la valorisation du patrimoine et de l’arrière-pays, à travers, notamment, la création de kiosques d’information et de centres d’interprétation du patrimoine, des écomusées, des circuits touristiques thématiques pour promouvoir les activités dans l’arrière-pays, la signalisation uniformisée pour assurer un balisage cohérent des différents sites d’intérêt touristique, des aires de repos, points de vente des produits du terroir, l’investissement public pour ce programme totalisera, à l’horizon 2020, près de 329 millions de dirhams. Cela permettra la création de 500 emplois directs et générera 228 millions de dirhams de recettes fiscales.