fbpx

Quel avenir pour l’économie chinoise ?

Point de vue avril 2016

Quel avenir pour l’économie chinoise ?

Notre pays le Maroc ne saurait se désintéresser de l’économie chinoise et de son avenir. La Chine est devenue la deuxième puissance économique du monde avec une prévision du PIB pour l’année 2016 de 12.322 milliards de dollars, contre 18.675 milliards pour les Etats-Unis. loin devant les autres puissances économiques. La Chine a produit en 2015 24,5 millions de véhicules, contre 21,1 millions dans l’Union européenne. La Chine consomme 60% de la production mondiale de ciment et 50% de la production mondiale de fer et d’acier. Les prévisions de l’excédent commercial de la Chine est évalué en 2016 à 505 milliards de dollars, contre 286 milliards  pour l’Allemagne. Le potentiel touristique est énorme puisque 1,7 million de Chinois ont visité la France en 2014… Ces chiffres très satisfaisants ont été obtenus par la Chine pendant trois décennies grâce au changement de modèle économique qui a débuté dans les années 1980, en passant d’une économie planifiée à une économie de marché basée sur les bas salaires et l’export. Cependant, ce dernier modèle a commencé à s’essouffler à partir de 2007 où la croissance économique était à 14,19% du PIB et qui n’a cessé de diminuer avec une prévision de 5,8% en 2016. La conséquence du ralentissement économique chinois s’est traduite par la baisse de l’excèdent commercial qui était de 7,5% du PIB en 2007 qui a chuté à 2,08% en 2011 et va se redresser à 4,5% en 2016. Le chômage a progressé de 4% en 2006 à 5% actuellement, tandis que la Bourse de Shanghai a vu son indice passer de 5.166 points en juin 2015 à 2.901 en mars 2016. Le manque de confiance dans l’économie chinoise, notamment la débâcle boursière couplée à la dévaluation du Yuan, a entraîné une importante fuite des capitaux estimée entre 700 milliards et 1 trillion de dollars en 2015 et une augmentation des investissements chinois à l’étranger.
Les causes du ralentissement de l’économie chinoise sont multiples. En premier lieu l’augmentation des salaires a rendu les biens et services chinois moins compétitifs sur le marché mondial, d’où la baisse des exportations. En second lieu, il faut mentionner la baisse de la demande mondiale suite à la grave crise économique 2008-2009 qui a frappé de plein fouet le commerce mondial. A cela s’ajoutent la corruption généralisée qui a concerné près de 200.000 fonctionnaires, le vieillissement de la population, et l’augmentation de la pollution. Conscientes de cette problématique, les autorités chinoises sont contraintes d’adopter un nouveau modèle économique basé sur la consommation intérieure, les services et l’innovation. Les cinq prochaines années seront décisives pour l’économie chinoise. Soit le gouvernement parvient à faire les réformes nécessaires et la Chine pourra rivaliser avec les Etats-Unis, soit il ne le pourra pas, et la Chine connaîtra un déclin comparable à celui du Japon.
La Chine est le quatrième partenaire commercial du Maroc après la France, l’Espagne et les Etats-Unis. Le commerce extérieur marocain est très déficitaire vis-à-vis de la Chine: 3,13 milliards de pour l’économie chinoise à l’import en 2013, contre seulement 0,55 milliard de pour l’économie chinoise à l’export. La Chine inonde le marché marocain par ses produits à bas prix, et n’importe du Maroc que des phosphates et ses dérivés ainsi que les produits halieutiques (pratiquement 1 container sur 2 qui arrive au Maroc est en provenance de Chine). Pour équilibrer ses relations économiques avec la Chine, le Maroc compte sur les investissements chinois au Maroc, du fait de la compétitivité et la qualification de sa main-d’œuvre. Le plan d’accélération industrielle marocain 2014-2020 réserve une bonne place aux investissements chinois. Encore faut-il faire beaucoup d’efforts pour intéresser les investisseurs chinois étant donné qu’ils sont sollicités partout dans le monde, et sont plutôt enclins à investir dans l’exploitation des matières premières et l’énergie. Une autre opportunité existe pour le Maroc, dans la mesure où il peut servir de plateforme d’investissements en Afrique Subsaharienne du fait de la présence de Casablanca Finance City et de l’expérience économique acquise par le Maroc en Afrique de l’Ouest. De toutes façons, dans le cadre de la diversification géographique de son économie, le Maroc doit accorder un intérêt particulier à la Chine.