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Le Brésil: un grand pays émergent

Point de vue janvier 2014

Le Brésil: un grand pays émergent

Dans le cadre de la diversification de son économie, le Maroc a tout intérêt à se rapprocher du Brésil, ce grand pays émergent, membre des BRICS et du G20. Grâce aux exportations de l’OCP, le Brésil est devenu en 2012 le 3ème client du Maroc après la France et l’Espagne. Un effort tout particulier doit être fait pour attirer les investissements brésiliens dans notre pays, en ouvrant notamment un Bureau de l’AMDI (Agence marocaine de développement des investissements) à Sao Paolo, qui est maintenant reliée directement au Maroc par une ligne régulière de Royal Air Maroc.
D’une superficie de 8,5 millions de km2 et une population qui avoisine les 200 millions d’habitants, le Brésil est classé sixième puissance économique mondiale avec un PIB de 2.517 milliards de dollars. Sur le plan politique, le Brésil est un Etat fédéral composé de 26 Etats et d’un District fédéral. Le Président est élu pour un mandat de 4 ans renouvelable une fois, le vote est obligatoire pour les citoyens de 18 à 65 ans, et le pouvoir législatif est bicaméral: la Chambre des Députés et le Sénat. L’actuelle présidente du Brésil est Dilma Rousseff qui a pris ses fonctions le 1er janvier 2011. On ne peut comprendre le Brésil actuel sans se référer brièvement à son histoire, dont les deux traits dominants sont la colonisation portugaise et la diversité des systèmes politiques qu’a connus le pays. Remarquons tout d’abord que c’est le bois de brésil (de couleur cendre) qui a donné le nom au pays. La colonisation portugaise a duré trois siècles, de l’année 1500 à 1825, date de la reconnaissance par le Portugal de l’indépendance du Brésil. Cette colonisation a apporté au pays le portugais qui est encore aujourd’hui la langue officielle, le religion chrétienne qui représente 86,8% de la population, et la traite des esclaves d’Afrique qui a débuté en 1550 et qui ne s’est achevée qu’au milieu du XIXème siècle. On retrouve également l’âme africaine, outre la couleur de la peau, dans la musique (samba, bossa nova), le culinaire (churrasco, feijoada) et le chorégraphique (capoeira). Après l’indépendance du pays, le Brésil a connu plusieurs systèmes politiques: la République de 1889 à 1964, la dictature militaire de 1964-1985, et enfin le retour de la démocratie de 1985 à nos jours. Sur le plan économique, le Brésil actuel se caractérise par une forte agriculture qui avec l’agro-industrie représente 20% du PIB. Le pays est classé 4ème exportateur mondial de produits agricoles après les Etats-Unis, les Pays-Bas et la France.

«Grâce aux exportations de l’OCP, le Brésil est devenu en 2012 le 3ème client du Maroc  après la France et l’Espagne»

Il représente 62% des exportations mondiales de sucre, et 50% des exportations mondiales de jus d’orange. Le Brésil est également un grand exportateur de café, de soja, et de viande. Membre de l’OMC depuis le 1er janvier 1995, le Brésil y défend âprement l’intérêt de ses exportations agricoles, et a réussi à faire élire un Brésilien, Carvelho de Azevedo, comme nouveau directeur général de cet organisme. Le potentiel agricole du Brésil est énorme du fait de la colonisation de l’Amazonie (riz et soja) et la possibilité de défricher de nouvelles terres dans cette immense forêt. Le Brésil utilise 50% de sa production de canne à sucre pour fabriquer de l’éthanol qui est un biocarburant, et représente 1/3 de la production mondiale d’éthanol. Cette politique est cependant controversée, car elle fait augmenter le prix de la terre et des autres produits agricoles. Le secteur primaire est également représenté par les mines (fer, aluminium, houille) et surtout les hydrocarbures dont une importante découverte a eu lieu en 2008, et qui va permettre au Brésil d’assurer à moyen terme son indépendance énergétique. Le secteur industriel est très diversifié avec une sophistication technologique qui permet au Brésil de fabriquer des avions, des sous-marins, de rechercher du pétrole en eau profonde, et de participer à l’industrie spatiale. C’est ainsi que le Brésil est exportateur d’avions, d’équipement électrique, d’automobiles, d’éthanol, de textiles, de chaussures, de fer et d’acier. Enfin, le secteur tertiaire est très important puisqu’il représente 64% du PIB. Sur le plan social, le Brésil souffre cependant de deux fléaux: la pauvreté et la criminalité. Les inégalités sociales sont parmi les plus élevées dans le monde. Alors que les familles les plus riches se retranchent dans des quasi-bunkers, les plus pauvres vivent dans des bidonvilles (les favellas). Elu en 2002, le Président Lula a lancé le 30 janvier 2003 le programme «Faim zéro» afin d’éliminer la famine au Brésil. Dans ce programme s’inscrit «La Bolsa familia» qui lie le versement d’une somme d’argent aux familles pauvres à la scolarisation de leurs enfants. Ce programme a touché 30% de la population et contribue à la réduction de la pauvreté. Malgré tous les efforts du gouvernement brésilien, l’année 2013 a connu de violentes manifestations à caractère social. L’autre fléau est la criminalité: en 2000 le Brésil était classé parmi les 10 pays les plus dangereux dans le monde. En 2010, on dénombrait encore à Rio de Janeiro un taux d’homicides de 29,6 sur 100.000 habitants. Cependant en 2011, grâce à l’effort de l’Etat et à la réduction relative de la pauvreté, on observe une diminution de la criminalité dans son ensemble.