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Des leçons à l’international

Dossier janvier 2014

Des leçons à l’international

La gestion déleguée peut s’avérer utile à condition d’instaurer un contrôle rigoureux

Pourquoi s’obstiner à élaborer un énième plan alors qu’il est possible de s’inspirer d’expériences comparables à l’international qui ont prouvé leur efficacité? Zoom sur la mise à niveau réussie ailleurs de deux secteurs très problématiques à Casablanca: la gestion d’eau et la circulation.

Eau/Electricité Vaut mieux revenir au public
Plusieurs expériences dans le monde ont démontré que les gestions publique et déléguée peuvent coexister, mais des priorités doivent être respectées. Rédigé à l’occasion du 5ème Forum mondial de l’eau en 2009, le Pacte d’Istanbul est un accord non contraignant entre gouvernements locaux du monde entier en faveur de l’eau et l’assainissement qui rappelle, entre autres, que la gestion de l’eau est une mission des autorités locales. Le Pacte n’exclut pas que sa gestion soit déléguée à un opérateur privé tant qu’un contrôle public demeure. Rien n’empêche Casablanca, dont la gestion déléguée de l’eau et de l’électricité soulève une grande polémique dès qu’elle est remise sur le tapis, de reprendre la gestion elle-même. Si le suivi  et le contrôle de l’activité du délégataire sont impossibles à assurer, autant le faire soi-même. Paris et Munich l’ont fait et le service de l’eau et de l’assainissement a été repris par les régies ou à travers le modèle de société publique locale.

Transports Tunnel plutôt qu’aérien
A Casablanca, le taux de motorisation qui était de 100 véhicules pour mille habitants en 2004 est passé à 140 véhicules en 2012. Et en 2004 aussi, le centre-ville était déjà pratiquement arrivé à saturation, alors qu’aujourd’hui, ce sont 550.000 véhicules qui traversent quotidiennement cet espace. L’Autorité organisatrice des déplacements urbains (AODU) créée en 2012 a annoncé, après plusieurs études et diagnostics sur l’état des déplacements dans la métropole, qu’un plan de déplacement urbain (PDU) serait mis en œuvre en 2014. M’dina Bus profitera ainsi, sur certains axes, de nouveaux couloirs réservés aux bus, des pôles d’échanges et d’une billetterie commune entre le bus et le tramway. Le plan de circulation, qui est maintenant fin prêt, dont l’objectif final est de réduire la circulation en voitures personnelles au profit du transport en commun, prévoit également un métro aérien. Mais l’effet d’entonnoir de la ville de Prost crée des effets d’étranglement, quel que soit le système multimodal de transport mis en place. D’où l’idée de miser sur les tunnels au lieu d’une voie suspendue. D’ailleurs, l’idée du métro aérien est abandonnée depuis plus d’une dizaine d’années dans le monde à cause de ses effets indésirables. A l’instar de Barcelone ou de Paris, on pourrait imaginer, par contre, un tunnel de deux voies allant sur le même tracé proposé pour le métro aérien, avec des bretelles d’accès en surface, à l’image du tunnel sous la mosquée Hassan II. Ce tunnel coûterait seulement 5 milliards de dirhams sur 5 ans, selon l’estimation de Haouch, et serait financé par la mise en hauteur des bâtiments. Comme cela a été le cas à Barcelone.