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Obligations indexées et credit IG

Point de vue juin 2011

Obligations indexées et credit IG

Lors du mois dernier la Banque Centrale Européenne a augmenté ses taux directeurs de 25 points de base, mettant fin à plusieurs mois de statut quo monétaire et la fin de l’assouplissement quantitatif en Europe.  La BCE poursuivra-t-elle cette politique de hausse des taux? La réponse semble être positive. Car l’institution financière européenne reste vigilante sur les risques de hausse de l’inflation. Les risques restent orientés à la hausse. Le maintien de la stabilité des prix à moyen terme est le principe qui guide les actions de la BCE et cela malgré que les perspectives d’une reprise franche de l’activité restent incertaines.  Côté américain, le débat se focalise entre bons chiffres macroéconomiques et risques géopolitiques. Le début de d’assouplissement quantitatif (QE2) et la politique monétaire accommodante n’est plus un secret pour personnes, sauf surprise. L’inflation montre aussi des signes de retournement. Ainsi, l’inflation sous-jacente, qui était anticipée à 0,5%, est désormais à 1,2%. Donc, loin d’anticiper un crash sur le marché des obligations d’Etats (voir plus loin),  les marchés s’attendent à une remontée progressive des taux. Les infléchissements à la hausse de l’inflation, combinés au rebond des matières premières, rendent favorables les obligations liées à l’inflation. Les obligations indexées sur l’inflation sont relativement récentes.

«Le maintien de la stabilité des prix à moyen terme est le principe qui guide les actions de la BCE, malgé l’incertitude d’une relance de l’activité»

En contrepartie d’un coupon facial (Nominal) plus faible, leurs coupons ou leur capital est indexé sur l’inflation. Elles sont, en général, émises par les Etats (on parle alors d’OATi) ou les organismes publics, plus rarement des banques, très rarement des entreprises. En effet, ce genre d’obligations permet de protéger ses revenus futurs de la hausse de l’inflation pour conserver son pouvoir d’achat en cas de hausse des prix. Par exemple, certaines obligations indexées à l’inflation proposent une revalorisation chaque année du coupon de l’inflation: si le coupon de la première année était de 30, et que l’inflation de la seconde année de 2%, le coupon suivant sera de 30×1,02 = 30,6. Un investisseur comptant sur ses coupons pour régler ses dépenses conserve le même pouvoir d’achat. D’autres proposent des coupons fixes + l’inflation sur la période. Par exemple, un coupon de 3% + inflation donnerait 4% dans l’exemple où l’inflation a été de 1%.  D’un autre côté, les craintes concernant les dettes souveraines de la zone EURO risquent de s’aggraver. Alors que les inquiétudes se concentraient sur le seul cas grec et la question de la restructuration de la dette, elles viennent de se propager à d’autres pays fragiles de la zone euro, dont l’Espagne qui connaît actuellement une crise sociale et politique sans précédent. La quatrième économie de la zone euro a été traversée, ce week-end, par un mouvement de contestation inédit contre le chômage et la crise économique, alors que se tenaient dimanche des élections locales qui ont vu perdre les socialistes au pouvoir. Ce qui relance les inquiétudes à poursuivre les réformes permettant de lutter contre un emballement de la dette alors que les investisseurs réclament plus d’austérité afin que la dette restera soutenable à long terme. Avec un spread espagnol qui oscille autour des 200 points et les spreads grecs, portugais et irlandais ont atteint des niveaux records, il est clair que les investisseurs qui allouent une partie de leur passif aux produits de taux d’intérêt, s’orienteront vers les obligations «corporate», notamment le Crédit Investment Grade (IG). Cet appétit pour le crédit IG reste soutenu par des facteurs porteurs. L’offre nette négative reste une réalité surtout pour les émetteurs financiers. Les spreads ont baissé de 55 points de base et la performance flat depuis le début de l’année a été de 2%.